
La réforme de l’assurance-chômage, initiée par le gouvernement français, pourrait générer des économies substantielles. La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a indiqué le 17 juillet qu’elle pourrait rapporter entre 2 et 2,5 milliards d’euros par an en moyenne sur quatre ans. Ces chiffres, qui n’ont pas encore été officiellement confirmés par le ministère du Travail, sont le fruit de discussions avec la ministre Astrid Panosyan-Bouvet. Le durcissement des règles d’indemnisation est au cœur de cette stratégie.
Le Premier ministre François Bayrou avait déjà annoncé le 15 juillet sa volonté d’engager de nouvelles négociations sur l’octroi des allocations chômage. L’objectif est double : d’une part, inciter les bénéficiaires à reprendre plus rapidement une activité professionnelle, et d’autre part, réduire les dépenses publiques pour redresser les comptes de l’État.
La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a commencé à rencontrer les partenaires sociaux pour aborder ce dossier crucial. Des pistes de réforme incluent la révision de la durée d’affiliation et d’indemnisation, ainsi que l’examen des « abus » liés aux ruptures conventionnelles. Le gouvernement souhaite une fluidification du marché du travail, notamment en aménageant certains contrats comme les CDI intérimaires ou de chantier. La CPME, pour sa part, soutient l’idée d’adapter les conditions d’indemnisation à la situation du marché de l’emploi.
Cette réforme s’inscrit dans un contexte où le taux de chômage reste supérieur à la moyenne de l’Union européenne, et où 450 000 emplois ne sont pas pourvus. Les réformes précédentes, depuis 2019, ont déjà modifié les conditions d’accès aux allocations et le mode de calcul, introduisant notamment une dégressivité pour les hauts revenus. Cependant, certains experts s’inquiètent des impacts négatifs potentiels sur la qualité de l’emploi et la précarisation des travailleurs, arguant que cela pourrait pousser les demandeurs d’emploi à accepter des offres qui ne correspondent pas à leurs compétences.