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Le plan de François Bayrou pour redresser les finances publiques françaises en 2026, avec 43,8 milliards d'euros d'économies, soulève des inquiétudes sur son impact sur la croissance, déjà fragile. Des économistes de Natixis et de l'OFCE prévoient un choc économique, notamment pour les ménages et les retraités, malgré l'objectif de ramener le déficit à 4,6 % du PIB. [1, 4, 28]

Le plan de François Bayrou, présenté le 15 juillet, visant à ramener le déficit budgétaire à 4,6 % du PIB en 2026, suscite des inquiétudes quant à son impact sur une économie française déjà fragile. Les prévisions de croissance tablent sur 0,7 % en 2025 et 1,2 % en 2026 selon Bercy, mais les mesures annoncées, qui pèsent sur la demande des ménages et les dépenses publiques, pourraient rebattre les cartes.

Des économistes de Natixis, Hadrien Camatte et Emilie Gorguet, soulignent que l’ampleur de la consolidation budgétaire est « sans précédent, en particulier hors d’une phase de sortie de crise ou de forte croissance. » Ils estiment que les réductions de dépenses sont « très ambitieuses » et que certaines projections de hausses d’impôts, notamment celles basées sur la lutte contre la fraude fiscale, semblent « trop optimistes ».

Le plan budgétaire de François Bayrou, baptisé « Stop à la dette », prévoit 43,8 milliards d’euros d’économies pour 2026. Ces efforts reposent en grande partie sur les retraités, avec des mesures telles que le gel des pensions et de l’ASPA, et l’impact sur le pouvoir d’achat des seniors est estimé à 4,1 milliards d’euros dès 2026 selon l’OFCE. Parmi les autres pistes d’économies figurent les prestations sociales, les dépenses de santé (avec notamment le doublement des franchises médicales), la réduction des effectifs de la fonction publique et la suppression de deux jours fériés (le lundi de Pâques et le 8 mai).

Si certains, comme Rexecode, considèrent que l’impact sur la croissance pourrait être positif à moyen terme grâce aux gains de productivité, d’autres craignent un coût significatif. L’OFCE estime que le plan Bayrou pourrait coûter un point de PIB au pays en 2026, ce qui, en réduisant les recettes fiscales, entraverait la diminution du déficit. Ce contexte est d’autant plus préoccupant que la Banque de France a déjà abaissé ses prévisions de croissance pour 2025 à 0,7 %, en raison notamment d’un attentisme national et des incertitudes liées aux menaces de droits de douane américains.