
Rédoine Faïd, surnommé « le roi de la belle » pour ses multiples évasions, a de nouveau sollicité le tribunal administratif de Lille afin de mettre un terme à son placement à l’isolement, régime qu’il subit depuis douze ans. Son avocat, Maître Benoit David, a mis en avant le « comportement exemplaire » de son client et son « scrupuleux » respect du suivi psychologique. Actuellement détenu à la prison de Vendin-le-Vieil, Rédoine Faïd est confiné dans une cellule de « 7-8 m2 » et se trouve privé de « lumière naturelle » depuis mai, suite à l’installation d’une grille additionnelle à sa fenêtre. Sa libération est prévue pour 2057.
Le criminel a déjà déposé une quinzaine de demandes de levée d’isolement, toutes restées sans succès. En janvier, il a été brièvement placé en garde à vue pour des soupçons de nouveaux projets d’évasion, mais n’a pas été mis en examen. L’avocat a également demandé la fin des parloirs avec hygiaphone, une mesure imposée depuis 2018 qui empêche tout contact physique avec les visiteurs.
La représentante du ministère de la Justice a justifié le maintien de ces mesures par les deux évasions passées de M. Faïd, survenues lors de parloirs : l’une en 2013 à l’explosif et l’autre en 2018 par hélicoptère. Elle a par ailleurs souligné son « appartenance de longue date à la criminalité organisée » et sa capacité à « mobiliser des moyens financiers ».
Cependant, la chambre d’application des peines du tribunal de Béthune a qualifié le 7 juillet 2025 les conditions de détention de Rédoine Faïd de « contraires à la dignité de la personne humaine », en raison de leur « combinaison, leur durée et l’absence de perspectives ». La justice a ordonné à l’administration pénitentiaire d’y « mettre fin (…) par tout moyen » d’ici le 28 juillet 2025. Cette décision fait écho à une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’Homme en 2009 pour traitement inhumain et dégradant dû à des prolongations successives de mise en isolement. La décision du tribunal administratif est attendue mercredi.