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Les prévisions de recrutement des cadres s'annoncent difficiles pour le troisième trimestre 2025, avec une baisse de 13% pour les grandes entreprises, selon l'APEC. Les incertitudes économiques freinent les embauches, ramenant les intentions de recrutement à un niveau inédit depuis 2021. L'industrie est particulièrement touchée, tandis que les services à forte valeur ajoutée montrent un léger frémissement.

Les prévisions de recrutement des cadres s’annoncent moroses pour le troisième trimestre 2025, d’après les dernières données de l’APEC. L’Association pour l’emploi des cadres indique une baisse de 13 % des intentions de recrutement pour les entreprises de taille intermédiaire et les grandes entreprises. Hélène Garner, directrice du département Données et Études de l’APEC, souligne que malgré une légère remontée de la confiance, les incertitudes des entreprises pèsent lourdement sur leurs décisions.

Cette situation résulte de deux enquêtes menées en juin 2025 auprès de 2 000 cadres et 1 000 entreprises. La part des grandes entreprises et des ETI qui envisagent de recruter au moins un cadre au cours des trois prochains mois a continuellement diminué depuis un an, passant de 58 % en juin 2024 à 45 % en juin 2025. Toutes tailles confondues, seulement 8 % des entreprises prévoient de recruter un cadre prochainement, un niveau inédit depuis 2021. Les cabinets de recrutement sollicitent également moins les cadres, avec 29 % ce trimestre contre 31 % l’année précédente.

Malgré une confiance accrue des entreprises dans l’évolution de leur carnet de commandes (71 % en juin contre 61 % en décembre 2024) et une meilleure visibilité sur leur activité (63 % contre 59 % sur la même période), les investissements restent frileux. L’APEC explique que les « facteurs d’incertitude » continuent d’influencer négativement les décisions d’investissement, impactant ainsi la propension à recruter des cadres.

La prudence des entreprises touche particulièrement l’industrie, qui représente un cadre sur cinq. Ce secteur, fortement exposé à l’international, voit ses intentions d’embauche de cadres reculer de 3 points sur un an. Hélène Garner attribue cette attentisme aux possibles hausses des droits de douane. En revanche, les services à forte valeur ajoutée connaissent un léger regain, avec 14 % des entreprises du secteur prévoyant de recruter un cadre, soit une hausse de 2 points, bien que ce chiffre reste inférieur à celui de septembre 2024 (18 %).