
Les récentes ventes aux enchères d’automne à New York ont été le théâtre de records exceptionnels, marquant un dynamisme notable sur le marché de l’art. Le mercredi 19 novembre, le Portrait d’Elisabeth Lederer de Gustav Klimt s’est vendu pour 236,4 millions de dollars (environ 220 millions d’euros), devenant ainsi la deuxième œuvre la plus chère acquise sur le marché public, juste derrière le Salvator Mundi attribué à Léonard de Vinci.
Le lendemain, Le Rêve (la chambre) de Frida Kahlo a atteint un prix de 54,66 millions de dollars, établissant un nouveau record pour l’œuvre d’une femme. Ces chiffres pourraient laisser croire à un retour en force du marché de l’art, mais une analyse plus fine s’impose. Ces œuvres étaient d’une rareté inégalée : le Kahlo n’était pas apparu sur le marché depuis quarante-cinq ans, et le Klimt provenait de la prestigieuse collection de Leonard A. Lauder, n’ayant pas été mis en vente depuis près de quarante ans, ce qui le rendait « frais » dans le jargon du métier.
À cette rareté s’ajoute une dimension psychologique importante. La vente du Klimt a coïncidé avec l’inauguration des nouveaux locaux de Sotheby’s, désormais installés dans le mythique Breuer Building à New York. Ce bâtiment emblématique, anciennement le Whitney Museum, puis une annexe du Metropolitan Museum et une installation temporaire de la Frick Collection, a offert un cadre prestigieux et chargé d’histoire à ces enchères, contribuant à l’effervescence et aux résultats remarquables.






