
Après la France et le Royaume-Uni, le Canada et le Portugal ont annoncé leur intention de reconnaître l’État de Palestine en septembre. Du point de vue du droit international, cette reconnaissance a une valeur principalement déclarative, comme l’a expliqué Insaf Rezagui, docteure en droit international public. La Convention de Montevideo de 1933 établit les quatre critères pour définir un État : un gouvernement, un territoire, une population et la capacité d’entrer en relation avec la société internationale. Le peuple palestinien, déjà reconnu par Israël dans les accords d’Oslo, remplit ces critères.
Sur le plan juridique, cette reconnaissance pourrait ne pas apporter de changements majeurs, car la Palestine est déjà un membre observateur des Nations unies et participe à diverses organisations internationales. Cependant, cette étape pourrait ouvrir la voie à une adhésion pleine et entière de la Palestine à l’ONU, lui permettant de voter les projets de résolution. Pour cela, une proposition du Conseil de sécurité de l’ONU, suivie d’un vote favorable de l’Assemblée générale, serait nécessaire. Il serait difficile pour la France, ayant reconnu la Palestine, de s’y opposer.
Malgré tout, cette reconnaissance est d’une grande importance pour le peuple palestinien. Elle représente un signe de soutien international et, comme le souligne Frédérique Schillo, historienne, il s’agit avant tout d’un geste hautement symbolique, d’autant plus significatif lorsqu’il émane de pays comme la France.