
Le Rassemblement National (RN) explore la possibilité de rouvrir les maisons closes en France, une initiative qui pourrait relancer un débat sociétal majeur. Le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, a récemment évoqué ce projet, précisant qu’il travaillait sur une proposition de loi. Celle-ci envisagerait des établissements gérés en mode coopératif par les prostituées elles-mêmes, un modèle soutenu, selon lui, par Marine Le Pen. Ces lieux porteraient un nouveau nom, distinct de l’appellation traditionnelle de « maison close ».
La France a une longue histoire d’efforts pour abolir la prostitution. Les maisons closes ont été fermées en 1946 par la loi Marthe Richard. Plus récemment, en 2016, sous la présidence de François Hollande, une loi a pénalisé les clients de la prostitution, abrogé le délit de racolage public et mis en place un parcours de sortie de la prostitution incluant un accompagnement social et un accès à un titre de séjour. Cette loi, conforme à la Constitution française selon une décision de 2019, est critiquée par l’extrême droite. Jean-Philippe Tanguy estime que la pénalisation des clients a rendu la situation des personnes prostituées plus précaire et dangereuse, les poussant vers des lieux cachés et risqués.
Le projet du RN vise à offrir un cadre plus sûr et encadré pour les personnes prostituées. Actuellement, entre 30 000 et 40 000 personnes seraient en situation de prostitution en France. En 2024, l’Observatoire des violences faites aux femmes a recensé 1 579 victimes de proxénétisme, dont 659 mineures, soulignant la vulnérabilité de ces populations. L’idée de rouvrir ces établissements, sous une forme renouvelée, est perçue par ses partisans comme une solution pour lutter contre la précarité et la violence que subissent les personnes prostituées, souvent exploitées par des réseaux mafieux. Ce débat sur l’abolition ou l’encadrement de la prostitution reste un sujet complexe et sensible en France.






