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Un rapport du G20, mené par Joseph Stiglitz, alerte sur l'urgence des inégalités mondiales. Près de la moitié des richesses créées depuis 2000 a été accaparée par 1% des plus riches, menaçant la démocratie et la cohésion sociale. Le rapport propose la création d'une task force internationale et une réforme fiscale mondiale pour inverser cette tendance alarmante.

Un nouveau rapport commandé par la présidence sud-africaine du G20 met en lumière l’ampleur des inégalités économiques mondiales et leurs conséquences dévastatrices. Publié le mardi 4 novembre, ce document, rédigé par un groupe d’experts et supervisé par le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, tire la sonnette d’alarme sur les répercussions économiques, sociales et démocratiques d’une fracture croissante entre les plus riches et les plus pauvres.

Entre 2000 et 2024, près de la moitié des richesses créées a été accaparée par seulement 1 % de la population la plus aisée, tandis que les 50 % les plus modestes n’en ont perçu qu’1 %. Bien que les inégalités entre les habitants de la planète aient légèrement diminué, principalement grâce au recul de la pauvreté en Chine, elles se sont considérablement creusées au sein de la plupart des pays. L’écart est d’ailleurs bien plus marqué pour le patrimoine que pour les revenus.

Face à cette situation, le rapport préconise la création d’une task force internationale, sur le modèle du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Cette entité serait chargée d’analyser l’évolution des inégalités et de formuler des recommandations concrètes aux gouvernements. Joseph Stiglitz souligne l’urgence de la situation, déclarant que, de la même manière que le monde reconnaît une urgence climatique, il est temps de prendre conscience d’une « urgence en matière d’inégalités ».

Les experts avertissent que cette « crise des inégalités » ne fait pas qu’accentuer la faim pour des milliards de personnes, mais pourrait également menacer la démocratie et la cohésion sociale. Un habitant sur quatre dans le monde saute désormais un repas régulièrement, tandis que la fortune des milliardaires atteint des sommets inégalés. Le rapport insiste sur le fait que les inégalités sont le fruit de choix politiques et qu’il est donc possible d’y remédier.

Parmi les solutions envisagées, le rapport suggère une réforme fiscale mondiale pour une taxation plus équitable des grandes entreprises et des multinationales, ainsi qu’une meilleure redistribution des richesses. Il met également en avant l’importance d’investissements dans les services publics (éducation, santé) et de politiques de soutien au travail et aux syndicats pour garantir que la croissance bénéficie à tous.