La nomination de Rachida Dati au poste de ministre de la Culture au sein du gouvernement Attal a marqué les esprits. Elle est la onzième femme à occuper cette fonction, et la vingt-septième personnalité à prendre les rênes de ce ministère emblématique, Rue de Valois.
L’histoire de ce ministère débute avec la Ve République, ayant été spécialement créé pour André Malraux. Avant sa fondation en 1959, la Direction des arts et lettres était rattachée au ministère de l’Éducation nationale. L’idée d’un ministère dédié aux questions artistiques avait déjà été évoquée en 1936 par Jean Zay sous le Front Populaire, sans succès.
Le Général de Gaulle a joué un rôle déterminant dans la création du ministère. Il a conseillé à Michel Debré, alors chargé de former le premier gouvernement de la Ve République, de confier un portefeuille à Malraux. « Il vous sera utile de conserver Malraux. Taillez pour lui un ministère, par exemple, un regroupement de services que vous pourrez appeler ‘affaires culturelles’. Malraux donnera du relief à votre gouvernement », lui aurait-il dit.
La décennie Malraux (1959-1969) fut une période fondatrice, caractérisée par une rupture avec les canons académiques et l’intégration de l’art contemporain dans l’action de l’État. Son mandat a permis de définir les missions essentielles du ministère : rendre les œuvres capitales accessibles au plus grand nombre de Français, assurer le rayonnement du patrimoine culturel et favoriser la création artistique et intellectuelle.
Après Malraux, et notamment sous l’ère de Jack Lang (1981-1993), le ministère a connu un nouvel essor, avec un renforcement significatif des financements et l’élargissement de son champ d’action à des domaines variés. Rachida Dati s’inscrit dans cette lignée de ministres qui, chacun à leur manière, ont façonné la politique culturelle française.
