
La qualité du temps de travail est intrinsèquement liée à la capacité des individus de concilier vie professionnelle et vie personnelle, ainsi qu’à leur autonomie dans l’organisation de leur emploi du temps. Éviter les horaires atypiques ou excessifs est également un facteur clé. La durée hebdomadaire optimale se situe, pour la majorité des Européens, autour de 40 heures.
En France, 54 % des actifs travaillent entre 35 et 40 heures par semaine, un chiffre proche de la moyenne européenne. Cependant, la France se distingue par un encadrement plus strict des heures supplémentaires. Seuls 8 % des actifs français dépassent les 48 heures hebdomadaires, contre 11 % dans l’Union européenne, selon l’enquête *European Working Conditions Survey 2024* d’Eurofound, publiée le 3 septembre.
Ces semaines de plus de 48 heures sont particulièrement fréquentes dans des secteurs comme la santé, l’hôtellerie-restauration et certaines industries qui peinent à recruter. Christine Erhel, professeure au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et directrice du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET), explique que « comme les recrutements y sont difficiles, le travail se concentre sur un nombre plus réduit de personnes. Mais c’est un cercle vicieux, car cette pratique réduit encore l’attractivité des métiers concernés. »
L’enquête Eurofound évalue également le degré d’autonomie des travailleurs. Seule une minorité (21 %) des Européens organise très librement son emploi du temps, la majorité étant soumise aux contraintes de l’employeur. En France, ce chiffre est en progression : 24 % des répondants déclarent pouvoir adapter leurs horaires dans certaines limites, plaçant ainsi le pays légèrement au-dessus de la moyenne européenne.