
Le concept de qualité de vie au travail (QVT), bien que formalisé plus tard, trouve ses racines dans les années 1930. Le sociologue australien Elton Mayo a alors mis en évidence l’importance des facteurs d’ambiance et relationnels sur le rendement des employés. Cette approche a marqué un tournant, soulignant l’influence des facteurs sociaux qualitatifs et subjectifs sur l’efficience productive, comme l’explique Sylvain Leduc, maître de conférences en ergonomie et psychologie du travail, dans son ouvrage « La Qualité de vie au travail ».
La recherche autour de la QVT s’est développée à partir d’un constat fondamental : il existe un lien direct entre les conditions de travail des salariés et les performances économiques de l’entreprise. De nombreuses études ont confirmé cet impact positif au fil du temps. Les scientifiques ont également démontré d’autres bénéfices de la QVT, notamment une amélioration significative de la satisfaction des travailleurs et de leur santé globale.
L’intérêt croissant pour la QVT a été stimulé par diverses mutations économiques et sociétales. Sylvain Leduc, dans son ouvrage, explore ces fondements, ainsi que la manière dont le concept a évolué au sein de la recherche, des réglementations, et finalement, des organisations. L’ouvrage offre un panorama complet de la QVT, incluant ses repères contextuels, ses bases théoriques et les méthodologies appliquées en entreprise. Cela permet de mieux appréhender la complexité et la diversité des domaines couverts par la QVT, tels que la participation à la prise de décision, l’autonomie, la variété des tâches et les avantages sociaux.
Un élément contextuel majeur mis en lumière par l’ouvrage est la montée des risques professionnels à partir des années 1970. Plusieurs facteurs y ont contribué, notamment l’apparition de « nouvelles pénibilités » comme le développement des horaires atypiques, l’intensification du travail réduisant les marges de manœuvre individuelles pour travailler efficacement, et l’accentuation des contraintes temporelles, favorisant les risques psychosociaux (RPS).