
Cet été, Le Figaro explore les grands travaux ayant transformé la France, dont le Musée du quai Branly. Ce projet emblématique est le fruit de la profonde passion de Jacques Chirac pour les arts premiers, qu’il a toujours souhaité valoriser dans le paysage culturel français, aussi bien à la mairie de Paris qu’à l’Élysée. Connaisseur avisé des civilisations lointaines, il a œuvré pour réparer une injustice en offrant une place de choix à ces œuvres. Le musée du quai Branly incarne cette volonté, s’imposant comme une institution majeure.
L’idée de ce musée est née d’une rencontre fortuite en 1991. Alors en vacances à l’île Maurice, Jacques Chirac, qui venait de perdre l’élection présidentielle de 1988, rencontre Jacques Kerchache, un marchand d’art renommé, spécialiste des civilisations africaines. Cette conversation impromptue sur une plage marque le début d’une amitié durable et d’une collaboration fructueuse. Chirac, passionné d’arts premiers depuis son adolescence – il préférait le Musée Guimet à ses cours – trouve en Kerchache un partenaire idéal pour concrétiser sa vision.
Dès son élection à la présidence de la République en 1995, Jacques Chirac s’est engagé à donner aux civilisations non-européennes la place qu’elles méritent dans les musées parisiens. Il était convaincu qu’il y avait une injustice à réparer, une reconnaissance à accorder à ces cultures souvent sous-représentées. L’inauguration du Musée du quai Branly en juin 2006 a ainsi marqué l’aboutissement de ce long travail, transformant le paysage muséal français et offrant aux arts dits « premiers » une visibilité et une reconnaissance institutionnelle sans précédent.