
Carles Puigdemont, le leader indépendantiste catalan, a annoncé la rupture de l’accord entre son parti Junts et le gouvernement socialiste espagnol de Pedro Sanchez. Cette décision, prise lundi 27 octobre, fragilise considérablement la stabilité parlementaire de Madrid, Sanchez ne disposant pas de majorité absolue. Depuis Perpignan, où il vit en exil, Puigdemont a clairement indiqué que son « projet politique n’a pas pour vocation la stabilité de l’Espagne ».
Lors d’une conférence de presse, l’ancien président de la Catalogne a listé les nombreux griefs de Junts envers les socialistes, notamment l’absence de bénéfices concrets pour la Catalogne malgré le soutien apporté à Sanchez pour son investiture en novembre 2023. « Nous ne sommes pas disposés à continuer d’aider un gouvernement qui n’aide pas la Catalogne », a-t-il déclaré. Une consultation des militants de Junts, prévue de mercredi à jeudi, devrait valider cette rupture, ce qui priverait le gouvernement espagnol de sa « majorité de l’investiture » et rendrait l’adoption du budget quasi impossible.
Cette situation découle d’un mécontentement croissant concernant les promesses non tenues par le gouvernement Sanchez. L’accord de 2023 avait permis à Junts d’obtenir l’engagement d’une loi d’amnistie pour les acteurs de la tentative de sécession de 2017. Cependant, bien qu’une loi ait été votée en 2024, Carles Puigdemont n’a pas pu en bénéficier pleinement, la justice espagnole refusant de l’appliquer pour le délit de détournement de fonds. Il reste donc en exil en Belgique, un point de discorde majeur qui a exacerbé les tensions et mené à cette rupture politique. La déclaration de Puigdemont met une pression significative sur le PSOE, le sommant de « réfléchir » à cette nouvelle donne politique qui pourrait potentiellement mener à des élections anticipées.






