
Une cliente d’un institut de beauté a assigné ce dernier et son assureur en justice suite à un préjudice corporel survenu lors d’une épilation du maillot. Mme X, abonnée chez Annecy Body depuis 2008, affirme avoir été brûlée par une cire à température excessive, malgré ses protestations, le 5 juillet 2017. Cette brûlure aurait entraîné l’apparition d’un psoriasis génital.
Après la séance, Mme X a consulté les urgences, son gynécologue, puis un dermatologue, qui a diagnostiqué un psoriasis génital le 11 août 2017, suite à une biopsie. Elle a continué à consulter son médecin traitant pour des lésions dermatologiques jusqu’en octobre 2017.
L’institut Annecy Body et son assureur, Axa France IARD, contestent le lien de causalité entre l’épilation et le psoriasis. Ils mettent en avant les délais écoulés entre l’acte et les consultations médicales (onze jours pour les urgences, plus d’un mois pour le dermatologue). Un expert désigné en référé a conclu qu’il était « difficile de trancher de manière certaine sur la responsabilité de l’acte esthétique sur l’apparition du psoriasis (qui peut être multifactoriel) ».
Cependant, le même expert a également souligné la « survenue concomitante du psoriasis après la séance d’épilation et sa persistance sur la même zone », suggérant une relation directe. Les brûlures étaient localisées à l’endroit de l’épilation litigieuse, et de nombreuses attestations, y compris celle de son époux, imputent les souffrances de Mme X à cette séance, évoquant même des « gros problèmes survenus dans leur couple » et l’impossibilité de rapports sexuels jusqu’en septembre 2018.
Cette affaire met en lumière l’importance de la preuve du lien de causalité entre des soins esthétiques et un préjudice corporel pour obtenir réparation. La responsabilité des instituts de beauté peut être engagée en cas de dommages corporels, tels que des brûlures ou des lésions cutanées.