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L'anesthésiste Frédéric Péchier a été reconnu coupable des 30 empoisonnements, dont 12 mortels, et condamné à la perpétuité. Il fera appel.

La cour d’assises du Doubs a rendu son verdict dans l’affaire Frédéric Péchier, reconnaissant l’anesthésiste coupable des 30 empoisonnements, dont 12 mortels, qui lui étaient reprochés. L’homme de 53 ans a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans et d’une interdiction définitive d’exercer sa profession. Ses avocats ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel.

Les faits, commis entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon, concernaient des patients âgés de 4 à 89 ans. Selon l’accusation, Frédéric Péchier aurait pollué des poches de perfusion avec diverses substances toxiques, telles que du potassium, des anesthésiques locaux ou de l’adrénaline, provoquant arrêts cardiaques et hémorragies. Le parquet général, qui avait requis la perpétuité, a dépeint le médecin comme « l’un des plus grands criminels de l’histoire », ayant « utilisé la médecine pour tuer ».

Le mobile avancé par l’accusation était de « nourrir sa soif de puissance » et d’« atteindre psychologiquement » des confrères avec lesquels il était en conflit. Après avoir nié durant l’instruction, Péchier avait finalement admis qu’un empoisonneur avait sévi dans l’une des cliniques, tout en clamant son innocence. Le procès, intense et long de quinze semaines, a été marqué par des témoignages poignants des victimes et des échanges tendus avec l’accusé, dépeint tantôt comme un tueur froid, tantôt comme un homme brisé.

L’avocat de la défense, Randall Schwerdorffer, a plaidé l’acquittement faute de preuves irréfutables, se disant convaincu de l’innocence de son client. Il a d’ores et déjà évoqué la perspective d’un second procès en appel, soulignant la difficulté de défendre seul Frédéric Péchier durant ce marathon judiciaire.