
Le procès très attendu d’un ex-collaborateur de Maximilian Krah, ancien eurodéputé et figure de proue de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), s’est ouvert ce mardi 5 août devant le tribunal régional supérieur de Dresde, en Saxe. Jian G., un citoyen germano-chinois, est accusé d’avoir espionné pour le compte des services de renseignement chinois, plongeant le parti d’extrême droite dans de nouvelles turbulences. Jian G. aurait travaillé pour les services secrets chinois depuis 2002.
Entre 2019 et son arrestation en avril 2024, Jian G. aurait transmis des informations sensibles sur l’AfD et le Parlement européen à Pékin. Il est soupçonné d’avoir recueilli des détails sur les luttes intestines du parti, la vie privée de ses dirigeants, et des informations financières, y compris d’éventuels pots-de-vin. L’accusation rapporte également qu’il aurait fourni plus de 500 documents confidentiels du Parlement européen. Parmi les informations divulguées figuraient des détails sur la vie privée de la coprésidente du parti, Alice Weidel, ainsi que des échanges confidentiels impliquant son collègue Tino Chrupalla.
Maximilian Krah, dont Jian G. était l’assistant parlementaire à Bruxelles depuis 2019, a rejeté ces accusations, qualifiant les informations transmises de « compilation de rumeurs » sans fondement. Cependant, cette affaire s’inscrit dans un contexte tendu pour l’AfD, qui cherche à redorer son blason sur la scène internationale, notamment en se rapprochant des États-Unis et de l’OTAN.
Le procès, qui devrait s’étaler sur treize audiences jusqu’à fin septembre, pourrait révéler l’étendue de l’infiltration chinoise au sein des institutions européennes et mettre en lumière les méthodes employées par des puissances étrangères pour influencer la politique. Cette affaire soulève des questions importantes sur la sécurité et la démocratie en Europe.