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Huit mois de prison avec sursis ont été requis contre Jean-Louis Fousseret, ancien maire de Besançon, et un an contre sa collaboratrice, jugés pour détournements de fonds publics et prise illégale d'intérêt liés à un licenciement controversé en 2020.

Huit mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à l’encontre de Jean-Louis Fousseret, ancien maire de Besançon (2001-2020), et un an avec sursis contre sa collaboratrice de cabinet. Tous deux sont jugés pour détournements de fonds publics et prise illégale d’intérêt. L’ancien édile, âgé de 78 ans, est accusé d’avoir licencié Alexandra Cordier, sa collaboratrice, début 2020, alors qu’elle projetait de se présenter aux élections municipales de mars 2020.

Alexandra Cordier a perçu 82.750 euros au titre de ce licenciement. Selon un rapport de la Chambre régionale des comptes publié en 2024, l’ancienne conseillère technique aurait dû démissionner sans indemnité pour se lancer dans la campagne électorale. Me Levent Saban, avocat de la Ville de Besançon, partie civile, estime que la prise illégale d’intérêt est caractérisée par la participation de l’ancien édile à l’ensemble de la campagne électorale de Mme Cordier. Le maire sortant figurait même en dernière position sur sa liste.

Le procureur Julien Babé a insisté sur le caractère de «licenciement de pure complaisance», les 82.750 euros étant sortis des caisses de la collectivité. Il a évoqué une «entente entre les deux prévenus» et requis un an de prison avec sursis, 30.000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité contre Mme Cordier, ainsi que huit mois de prison avec sursis, 20.000 euros d’amende et un an d’inéligibilité contre Jean-Louis Fousseret.

La défense a plaidé la relaxe. Jérôme Pichoff, avocat de l’ancien maire, a affirmé que son client n’avait «pas commis d’infraction sur le plan matériel, ne s’est pas enrichi, et n’a pas cherché à enrichir qui que ce soit». Il a ajouté que M. Fousseret cherchait à «faire cesser une incompatibilité évidente pour des raisons politiques et éthiques», et que les services juridiques de la mairie n’avaient formulé aucune mise en garde. Emmanuel Touraille, avocat de Mme Cordier, a également plaidé la relaxe, soulignant que sa cliente était prête à démissionner mais que le maire avait refusé pour la «licencier dans le cadre de [son] pouvoir discrétionnaire». Jean-Louis Fousseret s’est dit «sali et meurtri par cette procédure». La décision a été mise en délibéré.