
Le Sénat a donné son accord, bien que sans grand enthousiasme, à l’instauration d’une prime « régalienne » destinée aux maires, annoncée par le Premier ministre, Sébastien Lecornu. Cette mesure prévoit une gratification d’un peu plus de 500 euros pour les édiles, malgré un accueil plutôt mitigé de la part des élus locaux concernés.
Après des heures de débats et plusieurs ajustements, les sénateurs ont finalement validé le budget alloué aux collectivités territoriales, dans le cadre de l’examen du budget de l’État pour l’année 2026. Parmi les diverses dispositions de ce volet, la promesse du Premier ministre d’octroyer une prime de 500 euros aux maires de France a été maintenue.
Cette initiative vise à « sécuriser la capacité du maire à prendre un certain nombre d’actes au nom de l’État », comme l’avait souligné M. Lecornu lors du 107ᵉ congrès des maires fin novembre. Concrètement, cette promesse se matérialise par un « versement annuel d’un montant de 554 euros de la commune à son maire », selon l’amendement gouvernemental, en reconnaissance des « fonctions d’agent de l’État » qu’ils assument.
Cependant, cette proposition a été qualifiée par certains élus d’« opération de communication », jugée maladroite voire « humiliante ». Le sénateur David Margueritte (Les Républicains, Manche) a regretté une démarche « loin des réalités » des maires, qui attendent avant tout une véritable « reconnaissance » de leur action locale et souhaitent qu’on « cesse de les rendre responsables du déficit » du pays.
Par ailleurs, les sénateurs ont rejeté une autre proposition gouvernementale visant à créer un « fonds d’investissement pour les territoires » (FIT), qui aurait fusionné trois dotations destinées aux collectivités. Sur le plan budgétaire, ils ont également affirmé leur intention de réduire l’effort demandé aux collectivités territoriales pour la réduction du déficit public, le ramenant à environ 2 milliards d’euros, contre 4,6 milliards prévus initialement par le gouvernement. Ils ont notamment diminué d’environ 1,1 milliard d’euros le « Dilico », un dispositif controversé de mise en réserve obligatoire d’une partie des recettes fiscales des collectivités.






