
La ministre chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a dévoilé le 11 juillet, dans les colonnes du journal Le Monde, sa stratégie pour endiguer les accidents du travail graves et mortels. Ces orientations, présentées au patronat et aux syndicats lors d’un comité national de prévention et de santé au travail, visent une mise en œuvre opérationnelle dès 2026.
Depuis son arrivée rue de Grenelle, Astrid Panosyan-Bouvet, souvent perçue comme la caution sociale du gouvernement de François Bayrou, a affiché sa ferme intention de lutter contre les accidents professionnels. Son premier déplacement ministériel en octobre 2024, mené discrètement sur un chantier parisien endeuillé par la mort d’un ouvrier, avait déjà souligné cette priorité. Cependant, des actions concrètes se faisaient jusqu’à présent attendre.
Ce nouveau plan ambitieux repose sur cinq axes principaux. Il vise à mieux accompagner les victimes, à responsabiliser davantage les entreprises et les donneurs d’ordre, notamment en limitant les rangs de sous-traitance, et à améliorer la prévention pour les travailleurs les plus exposés (jeunes, intérimaires, ouvriers du BTP). Le renforcement des pouvoirs des inspecteurs du travail est également au cœur de cette stratégie. En 2023, la France a enregistré 810 décès liés au travail, un chiffre qui stagne depuis 2010 après des décennies de baisse. Le ministère du Travail et de la Justice ont d’ailleurs renforcé leur coopération, signant une instruction conjointe le 10 juillet pour une réponse pénale plus rapide et coordonnée face aux manquements à la sécurité.
Ce plan, qui pourrait déboucher sur un projet de loi, cherche à fusionner la prévention des accidents du travail avec le plan santé au travail, pour une approche unifiée et plus efficace. L’objectif est de ne plus considérer les accidents du travail comme une fatalité mais comme un phénomène de société nécessitant une accélération des actions. Le gouvernement espère ainsi voir une réduction significative du nombre de ces drames humains.