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Le pétrolier russe fantôme « Boracay » a été arraisonné par la Marine française. Vladimir Poutine dénonce un acte de « piraterie » et accuse la France de détourner l'attention de ses problèmes internes. Le commandant sera jugé.

Le pétrolier russe fantôme « Boracay » est au cœur d’une controverse diplomatique après son arraisonnement par une frégate de la Marine nationale française au large de l’île d’Ouessant le 27 septembre. Immobilisé depuis le 28 septembre, le navire fait l’objet d’une enquête approfondie menée par les autorités françaises. Le parquet de Brest a ouvert une enquête pour « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et « refus d’obtempérer » après que le navire a présenté des incohérences concernant sa nationalité lors des échanges avec les autorités maritimes françaises.

Lors de sa rencontre annuelle avec le Club de Valdaï, le président russe Vladimir Poutine a vivement réagi, qualifiant cet acte de « piraterie ». Il a affirmé que le navire avait été saisi dans les eaux internationales sans justification, suggérant que les autorités françaises cherchaient du matériel militaire ou des drones, bien qu’il ait nié la présence de tels équipements. Poutine a également exprimé des doutes quant à l’implication de la Russie dans cette affaire, malgré le fait que le « Boracay », également connu sous les noms de « Pushpa » ou « Kiwala », est un pétrolier de 244 mètres de long sous sanctions européennes et suspecté d’appartenir à la flotte fantôme russe, transportant une cargaison de pétrole de Russie vers l’Inde.

Le chef du Kremlin a ensuite critiqué Emmanuel Macron, sans le nommer directement, laissant entendre que l’incident du « Boracay » était une tentative du président français de détourner l’attention des problèmes politiques intérieurs complexes de la France. Poutine a comparé cette stratégie à celle de Napoléon, notamment après avoir lu un poème de Pouchkine sur la bataille de Borodino. Un parallèle qui a amusé certains politologues présents. Le commandant du navire, de nationalité chinoise, sera jugé le 23 février 2026 à Brest pour « refus d’obtempérer », le second officier ayant été libéré.

L’incident survient alors que le « Boracay » avait été repéré au large des côtes danoises entre le 22 et le 25 septembre, période durant laquelle des survols de drones avaient perturbé le trafic aérien au Danemark, soulevant des interrogations sur une éventuelle implication du navire. Emmanuel Macron a appelé les Européens à « accroître la pression » sur la flotte fantôme russe, soulignant l’importance de bloquer ces navires pour empêcher Moscou de financer son effort de guerre.