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Les négociations pour le premier traité mondial contre la pollution plastique sont au point mort à Genève. Des divisions majeures persistent, notamment sur la réduction de la production de plastique, menaçant la conclusion de l'accord malgré l'urgence climatique.

La session de négociations à Genève pour le premier traité mondial contre la pollution plastique est dans l’impasse. Malgré les efforts, les divisions persistent. L’ambassadeur d’Équateur, Luis Vayas Valdivieso, président des négociations, a reconnu que « beaucoup de questions sont restées en suspens » à mi-parcours. Cette négociation, entamée il y a près de trois ans, vise à aboutir à un traité juridiquement contraignant d’ici le 14 août, régulant la production, la consommation et la fin de vie du plastique. Chaque année, 22 millions de tonnes de déchets plastique polluent l’environnement, menaçant la biodiversité et la santé humaine par l’accumulation de microplastiques.

Les progrès réalisés sont jugés insuffisants. Le texte, initialement de 22 pages, s’est étendu à 35 pages, mais le nombre de désaccords (sujets entre parenthèses) a explosé, passant de 371 à près de 1 500. La principale divergence oppose un groupe de pays pétroliers (dont la Russie, l’Iran, et la Malaisie) qui refusent d’imposer des objectifs de réduction de la production de plastique. Selon l’OCDE, cette production pourrait tripler d’ici 2060 sans intervention. Les États-Unis s’opposent également à l’application du traité sur « toute la durée de vie du plastique », de l’extraction à la transformation en déchet.

En face, une coalition de pays « exigeants », incluant l’Union européenne, des petites îles et plusieurs pays africains et latino-américains, insiste sur l’intégration d’un objectif de réduction de la production. Cette mesure est considérée comme le seul moyen de contrôler efficacement la pollution en aval. La lenteur des négociations inquiète de nombreux participants, certains craignant un échec. La directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement, Inger Andersen, a cependant exprimé l’espoir qu’un traité puisse encore être conclu à Genève.

Des réunions informelles sont prévues pour tenter de débloquer la situation. L’arrivée de ministres de l’Environnement pourrait également dynamiser les discussions. Une proposition du Koweït visant à « s’accorder sur ce qui peut nous rassembler » est envisagée par plusieurs nations. Cependant, Eirik Lindebjerg du WWF s’oppose à cette approche, craignant qu’elle ne réduise le traité à un simple accord de gestion des déchets. Le représentant du Panama, Juan Monterrey Gomez, a souligné l’urgence en déclarant : « Une chose nous unit, (…) ce sont les microplastiques dans notre sang, dans nos poumons, notre corps. »