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À l'approche des municipales 2026, la proposition de Mathilde Panot (LFI) de désarmer la police municipale dans les villes insoumises crée la controverse, divisant la gauche. Face à cette position, plusieurs maires socialistes et écologistes ont déjà fait des choix variés concernant l'armement de leurs forces, soulignant la complexité du débat sécuritaire local. Tandis que certaines villes optent pour le désarmement, d'autres renforcent l'équipement de leur police municipale pour faire face à la délinquance.

À l’approche des élections municipales de 2026, la proposition de Mathilde Panot (LFI) de désarmer la police municipale dans les villes dirigées par des maires insoumis a créé une vive polémique, y compris au sein de la gauche. La présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale a plaidé, le 6 juillet sur BFMTV, pour une police de proximité non armée et sa réintégration au sein de la police nationale, qui elle resterait armée. Cette déclaration a été qualifiée d’« erreur, et même une aberration » par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.

En France, les maires ont la liberté d’armer ou non leur police municipale. Selon le panorama 2025 de l’association Villes de France, 58 % des communes disposent d’une police municipale armée, équipée notamment d’armes de poing et de lanceurs de balles de défense (LBD). Cependant, cette proportion monte à 93 % dans les villes moyennes interrogées par Villes de France.

La proposition de désarmement divise les élus de gauche. À Grenoble, le maire écologiste Éric Piolle a maintenu sa décision de désarmer la police municipale, même après le décès d’un agent municipal en septembre 2024. Il a affirmé qu’armer les policiers municipaux les exposerait à des missions et des risques qui ne sont pas les leurs. Ce choix a suscité l’indignation de l’opposition, notamment après des incidents sécuritaires récents.

À Nantes, la maire socialiste Johanna Rolland a également fait le choix de ne pas armer sa police municipale, bien que cette décision soit contestée par l’opposition de droite. Le cabinet de la maire a indiqué que les équipements actuels (bâtons de défense, boucliers protecteurs, pistolets à impulsion électrique) sont suffisants pour les missions de proximité. De même à Lille, Arnaud Deslandes (PS) partage la position de son prédécesseur Martine Aubry, réservant les armes à feu à la police nationale.

Plus radicalement, Brest est la seule ville française de plus de 100 000 habitants à ne pas avoir de police municipale, une décision prise par son maire socialiste François Cuillandre, qui estime que la gestion de l’insécurité relève de l’État. La ville s’appuie sur une « brigade de tranquillité urbaine » pour gérer les incivilités.

Malgré ces positions, certains maires de grandes villes de gauche sont favorables à l’armement de leur police municipale. C’est le cas des écologistes Pierre Hurmic à Bordeaux, Grégory Doucet à Lyon, et Jeanne Barseghian à Strasbourg. Michaël Delafosse, maire socialiste de Montpellier, a également armé sa police municipale et a même créé une police métropolitaine des transports suréquipée. À Marseille, le maire divers gauche Benoît Payan a doté ses forces de l’ordre d’armes létales et non létales, jugeant cela nécessaire pour lutter contre le narcotrafic.

Actuellement, aucune ville de plus de 10 000 habitants n’est dirigée par un maire insoumis. Lors d’une élection municipale partielle à Villeneuve-Saint-Georges en début d’année, Louis Boyard, député LFI, n’avait pas proposé le désarmement de la police municipale dans son programme.