
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a exhorté ses députés à soutenir le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Ce texte, qu’il qualifie de « compromis », doit être soumis au vote mardi en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale pour son adoption définitive.
Olivier Faure a souligné les « avancées » obtenues et la « fiabilité » du premier ministre dans les discussions, notamment concernant la suspension de la réforme des retraites. Il a appelé à la même fiabilité de la part du PS pour garantir l’adoption de ce budget, critiquant par la même occasion les « ingénieurs du chaos à droite » qui menacent son approbation.
Le volet « recettes » du PLFSS a déjà été adopté. Cela a été rendu possible grâce à des compromis, notamment sur la CSG et l’abandon de l’augmentation des franchises médicales, mais aussi en raison de nombreuses absences parmi les députés, notamment ceux du Rassemblement national. Cependant, le vote sur la partie consacrée aux dépenses, qui inclut la suspension de la réforme emblématique des retraites, s’annonce bien plus incertain. Des divisions persistent même au sein de la fragile coalition gouvernementale.
De son côté, Bruno Retailleau, président des Républicains, a qualifié ce budget de la Sécurité sociale de « hold-up fiscal » en raison de l’augmentation de la CSG, de « hold-up social » concernant les retraites, et de « hold-up démocratique ». Selon lui, le pays n’a jamais été aussi à droite, et pourtant, la politique menée semble très à gauche. Il a affirmé que ses députés auraient le choix entre l’abstention et le vote contre.
Cette position est partagée par l’ancien premier ministre Edouard Philippe. Le maire du Havre, candidat déclaré pour 2027, a annoncé que le groupe Horizons ne voterait pas ce budget « en l’état », et ses troupes se sont en grande partie abstenues lors du vote sur la partie recettes. Cette opposition pourrait potentiellement faire échouer l’adoption du PLFSS, malgré les concessions faites au PS. Le ministre du travail, Jean-Pierre Farandou, a alerté sur les risques de « crise politique », « économique » et « sociale » en cas de rejet, le gouvernement prévoyant un déficit de la Sécu à 30 milliards d’euros en 2026 si le texte n’est pas adopté, contre 23 milliards en 2025.






