
Après l’adoption de justesse du volet «recettes» le vendredi 5 décembre, le gouvernement se tourne désormais vers le vote crucial du volet «dépenses» du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026. Cette étape est considérée comme décisive avant le scrutin solennel sur l’ensemble du texte, prévu le 9 décembre à l’Assemblée nationale. L’exécutif a réussi à faire valider la mesure suspendant la réforme des retraites, une victoire pour les socialistes qui ont consolidé cette concession accordée par le Premier ministre, Sébastien Lecornu, lors de sa déclaration de politique générale.
Cependant, le chemin reste semé d’embûches. Le vote sur le volet «dépenses» s’annonce particulièrement tendu, d’autant plus que la majorité obtenue pour la partie «recettes» fut très mince. Un rejet de cette seconde partie, contrairement au volet «recettes», n’empêcherait pas un vote sur l’ensemble du texte, mais rendrait l’issue générale incertaine.
Le gouvernement fait face à une opposition forte et doit composer avec des divisions au sein même de sa fragile coalition. Les concessions faites, notamment sur la hausse de la CSG et l’abandon de l’augmentation des franchises médicales, ont permis de rallier certains soutiens, notamment du PS. Toutefois, des groupes comme le Rassemblement National, l’UDR et la France Insoumise ont déjà annoncé leur intention de voter contre le PLFSS.
L’enjeu est de taille : le gouvernement a alerté sur les conséquences d’un rejet du PLFSS, qui pourrait entraîner un déficit de la Sécurité sociale autour de 30 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards prévus pour 2025. Le Premier ministre a insisté sur la responsabilité des députés, réaffirmant sa volonté de ne pas recourir à l’article 49.3 pour faire adopter le texte, une promesse faite au Parti Socialiste.






