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Le Projet de Loi de Finances 2026 (PLF) ouvre un débat crucial à l'Assemblée nationale sur la répartition de l'effort budgétaire. Face à la dette publique et aux inégalités, le gouvernement Lecornu propose une taxe sur les holdings patrimoniales et la prolongation de la contribution sur les hauts revenus, mais la commission des finances a déjà rejeté une partie des recettes. Les discussions promettent d'être vives.

L’Assemblée nationale s’apprête à entamer des débats intenses sur le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026, avec en toile de fond la question cruciale de la répartition de l’effort budgétaire. Dans un contexte de dette publique croissante et d’inégalités de patrimoine persistantes, les regards sont tournés vers les nouvelles recettes envisagées par le gouvernement Lecornu.

Le gouvernement prévoit de ramener le déficit public à 4,7% du PIB en 2026, avec un plan d’action qui repose majoritairement sur la maîtrise des dépenses publiques, représentant deux tiers de l’effort total. Cependant, des hausses de recettes fiscales sont également prévues, ciblant les contribuables les plus aisés à hauteur de 6,5 milliards d’euros, et la suppression de 23 niches fiscales pour un gain d’environ 5 milliards d’euros.

Parmi les mesures phares proposées, on retrouve la création d’une taxe sur le patrimoine financier des holdings patrimoniales, qui vise à encadrer l’optimisation fiscale et à s’attaquer aux « anomalies » de la fiscalité des très grandes fortunes. Ce dispositif, s’inspirant de taxes existantes dans d’autres pays, s’appliquerait aux sociétés valorisées à plus de 5 millions d’euros, détenues à au moins 33% par une personne physique et sa famille, et dont les revenus sont majoritairement financiers.

Le gouvernement a également envisagé la prolongation de la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), qui fixe un taux minimal d’imposition de 20% pour les foyers fiscaux dont les revenus dépassent 250 000 euros pour un célibataire ou 500 000 euros pour un couple. Cependant, la commission des finances de l’Assemblée nationale a déjà rejeté une grande partie des recettes du PLF 2026, annonçant des débats parlementaires particulièrement agités.

Les amendements adoptés en commission incluent notamment la revalorisation de 1% de la première tranche du barème de l’impôt sur le revenu et le rétablissement de l’abattement de 10% sur les pensions de retraite, des mesures qui pourraient modifier l’équilibre initial du projet. La question de savoir si l’effort doit porter sur les revenus ou les patrimoines, les particuliers ou les entreprises, de manière exceptionnelle ou pérenne, reste au cœur des discussions à venir.