
Cet été, Le Figaro nous replonge dans des pans méconnus de la Seconde Guerre mondiale, notamment à travers les batailles des Alpes, un front souvent oublié où les forces françaises se sont illustrées. Un épisode de la Libération en 1945 a même failli provoquer des affrontements entre l’armée française reconstituée et les Alliés, Charles de Gaulle ayant perdu un bras de fer avec les États-Unis qui s’opposaient à son projet d’annexion.
En avril 1945, les grands cols alpins étaient encore recouverts de neige, contrastant avec l’Europe dévastée par la guerre. Les troupes françaises de libération, menées par le général Doyen, à qui de Gaulle avait confié l’Armée des Alpes, attendaient impatiemment la fonte des neiges. Leur mission officielle était de vaincre les dernières résistances allemandes, retranchées aux frontières italiennes pour protéger les troupes du Reich dans la plaine du Pô, alors sous les assauts alliés du général britannique Alexander.
Cependant, l’objectif secret de De Gaulle était d’occuper la Vallée d’Aoste et une grande partie du Piémont italien en vue d’une annexion. Ce projet d’annexion, formulé dès octobre 1943 à Alger, visait à rattacher des territoires italiens à la France, en s’appuyant sur des arguments historiques et culturels, notamment l’usage du français et les liens avec la Savoie. Le général Doyen a d’ailleurs joué un rôle clé dans les rectifications de la frontière avec l’Italie accordées à la France lors du traité de Paris de 1947.
Parallèlement, le plateau des Glières en Haute-Savoie est un autre haut lieu de la Résistance dont le récit a été mythifié. En mars 1944, ce plateau, isolé et peu accessible, est devenu le théâtre de la « première bataille de la Résistance » menée par Tom Morel, un jeune officier du 27e bataillon de chasseurs alpins. Face à l’offensive allemande et aux forces de Vichy, les maquisards des Glières, bien que moins nombreux, ont symbolisé une résistance farouche, malgré la tragédie de leur chute.