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Le plan de paix de Donald Trump pour Gaza est accueilli avec des réserves par les pays arabes et le Hamas, qui déplorent des amendements pro-israéliens et réclament des modifications cruciales.

Le président américain Donald Trump a présenté son plan de paix pour Gaza le 29 septembre, affirmant un soutien unanime des États-Unis, d’Israël et des pays arabes. Cependant, la réalité diplomatique est plus nuancée. Les capitales arabes, notamment l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Indonésie et le Pakistan, ont salué les « efforts sincères » de Donald Trump, tout en exprimant leur volonté de s’engager de manière constructive pour finaliser l’accord. Néanmoins, elles ont manifesté un profond malaise, se sentant flouées par des amendements substantiels introduits sous la dictée israélienne, entre la version préliminaire du 23 septembre et le texte final diffusé par la Maison Blanche.

Les principaux pays arabes et musulmans ont méticuleusement examiné le projet de plan transmis par l’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff. Leurs amendements portaient sur des points essentiels, notamment la revitalisation de l’Autorité palestinienne, la perspective d’un État palestinien incluant la Cisjordanie, et un calendrier contraignant de transition politique. L’initiative franco-saoudienne, intégrée dans la déclaration de New York de fin juillet, proposait notamment un délai d’un an pour des élections générales palestiniennes afin de concrétiser la solution à deux États.

Le plan de paix de Trump prévoit la fin immédiate des hostilités à Gaza et le retrait « par étapes » de l’armée israélienne, ainsi que la libération des otages en moins de 72 heures en échange de plus de 1 000 prisonniers palestiniens. Il envisage la création d’un « Comité de paix » présidé par Donald Trump, avec l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair parmi ses membres, pour superviser la transition et la reconstruction de Gaza. Ce comité administrerait l’enclave via un organe palestinien « apolitique et technocratique » excluant le Hamas, soutenu par une « Force internationale de stabilisation » composée de forces américaines, arabes et internationales.

Malgré les assurances de Donald Trump qu’aucun Gazaoui ne serait déplacé de force, l’Autorité palestinienne, bien que reconnaissant les « efforts sincères et déterminés » du président américain, est largement absente du plan initial. De son côté, le Hamas étudie le plan « de manière responsable » mais a déjà exprimé le souhait d’amender des clauses clés, notamment sur le désarmement, considérant cette question comme vitale pour sa survie politique et militaire. Israël a accepté le plan sous conditions, Benyamin Nétanyahou ayant même obtenu des modifications de dernière minute concernant le retrait de Tsahal de Gaza et le désarmement du Hamas.