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Stéphane Séjourné a présenté à Dunkerque le nouveau plan européen pour l'acier, visant à protéger l'industrie de la concurrence étrangère avec des droits de douane accrus. ArcelorMittal salue le plan mais attend des précisions sur le MACF avant d'investir.

La ville de Dunkerque a été le théâtre d’une visite importante le 10 octobre, où Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission européenne pour la prospérité et la stratégie industrielle, est venu présenter le nouveau plan européen pour l’acier. Accueilli par le maire Patrice Vergriete, cette rencontre a réuni des élus locaux et des dirigeants d’ArcelorMittal, un acteur sidérurgique majeur de la région. L’objectif était de discuter des mesures visant à protéger l’industrie européenne de la concurrence étrangère, en particulier celle de la Chine.

Le plan, annoncé quelques jours auparavant, prévoit une augmentation significative des droits de douane sur les importations d’acier, les faisant passer de 25% à 50% pour celles dépassant les quotas. De plus, la part des importations échappant à ces droits sera réduite de 20% à 10%. Ces mesures, saluées par Eurofer, la fédération européenne de l’acier, comme un « bond en avant majeur pour le secteur », doivent encore être entérinées par les États membres de l’Union européenne. Eurofer, dont ArcelorMittal est membre, estime que ces dispositions offrent une « visibilité nécessaire aux entreprises pour poursuivre leurs investissements ».

Lors de sa visite, Stéphane Séjourné a souligné l’importance de ce plan pour la souveraineté industrielle européenne, exhortant les sidérurgistes à transformer cette dynamique en investissements concrets en Europe. Il a insisté sur le fait que la Commission avait fait sa part du travail et qu’il était désormais du ressort des industriels de faire la leur. Le vice-président a également mentionné l’importance d’un vaste chantier sur la taxe carbone aux frontières (MACF) pour sécuriser les exportations d’acier européen et permettre l’inclusion de clauses de préférences européennes dans les appels d’offres publics.

Cependant, malgré l’accueil favorable du plan, ArcelorMittal temporise. Le groupe, tout en saluant les mesures, attend des clarifications concernant la réforme du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) avant de confirmer ses projets d’investissement, notamment celui de décarbonation du site de Dunkerque. Cette prudence met en lumière les défis persistants auxquels est confrontée la sidérurgie européenne, notamment les coûts de l’énergie et les surcapacités mondiales. La Commission européenne, avec ce plan, vise à sauvegarder les emplois et la compétitivité d’une industrie stratégique pour l’économie du continent.