
Un pétrolier suspect, identifié sous les noms de Pushpa ou Boracay, fait l’objet d’une enquête judiciaire après s’être immobilisé au large de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. Ce navire, battant pavillon béninois, est visé par des sanctions européennes depuis février pour son appartenance à la flotte fantôme russe, un réseau de navires utilisé par Moscou pour contourner les restrictions sur ses ventes de pétrole. Les autorités françaises le soupçonnent d’être impliqué dans de récents survols de drones au Danemark, qui ont perturbé le trafic aérien.
Le président Emmanuel Macron a déclaré que des « fautes très importantes » ont été commises par l’équipage du pétrolier, justifiant l’ouverture de cette procédure judiciaire. Le procureur de Brest, Stéphane Kellenberger, a précisé qu’une enquête est en cours pour « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et « refus d’obtempérer ». Les investigations ont été confiées à la gendarmerie maritime.
Selon une analyse du site de suivi de navires VesselFinder, le pétrolier de 244 mètres de long a suivi une trajectoire intrigante. Parti d’Inde début août, il est resté au large du village russe d’Oust-Louga jusqu’au 18 septembre, avant de se diriger vers le port de Primorsk. Le 22 septembre, premier jour des survols de drones au Danemark, il a été repéré au large des côtes danoises. Le site spécialisé The Maritime Executive suggère que le navire aurait pu servir de « plateforme de lancement » ou de « leurre » pour ces drones.
Le navire, construit en 2007, a fréquemment changé de nom et de pavillon, ayant été enregistré au Gabon, aux îles Marshall et en Mongolie. Sa présence au large de Saint-Nazaire depuis le 28 septembre a intensifié les interrogations, notamment en raison de son lien avec la flotte fantôme russe qui, selon Emmanuel Macron, représente « des dizaines de milliards d’euros pour le budget de la Russie » et finance une part significative de son effort de guerre.