
Une pétition citoyenne réclamant l’abrogation immédiate de la très contestée Loi Duplomb connaît un succès fulgurant sur le site de l’Assemblée nationale. En seulement huit jours, elle a rassemblé plus de 200 000 signatures, un chiffre record. Lancée le 10 juillet, la pétition a notamment vu son nombre de signatures doubler ces trois derniers jours, atteignant 203 270 signatures au vendredi 18 juillet à 14h30.
Cette mobilisation est menée par Éléonore Pattery, une étudiante de 23 ans, qui dénonce la loi comme une « aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire ». Selon elle, le texte représente « une attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens ». Elle souligne également le danger de cette loi pour « les travailleurs, les habitants, les écosystèmes, les services écosystémiques, et pour l’humanité tout entière ».
La loi Duplomb, adoptée le 8 juillet au Parlement, autorise la réintroduction, à titre dérogatoire et sous conditions, de l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes. Cette substance est interdite en France depuis 2018, mais reste autorisée dans d’autres pays européens. L’acétamipride, un insecticide organochloré, agit directement sur le système nerveux des insectes, provoquant paralysie et mort. Il est également considéré comme toxique pour les abeilles et d’autres pollinisateurs, perturbant leur comportement et menaçant la survie des ruches. Des dérivés de l’acétamipride ont même été retrouvés dans l’urine de nouveau-nés.
Les députés de gauche ont saisi le Conseil constitutionnel le 11 juillet, estimant que cette loi est incompatible avec la préservation de l’environnement et le droit à la santé. La pétition exige non seulement l’abrogation de la loi, mais aussi une révision démocratique des conditions de son adoption et une consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l’agriculture, de l’écologie et du droit. Si la pétition atteint 500 000 signatures, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale pourra décider d’organiser un débat en séance publique.