
Une pétition signée par près d’un millier d’artistes israéliens, appelant à la fin de la guerre dans la bande de Gaza et à la libération des otages, a provoqué une vive controverse en Israël. Le texte, publié le 3 août dans les médias israéliens, déclare que les signataires se sentent, « malgré [leurs] volontés et [leurs] valeurs, complices » des « événements horribles dans la bande de Gaza », qui est dévastée par la guerre et menacée de famine.
Parmi les figures notables ayant apposé leur signature figurent les écrivains Zeruya Shalev, Etgar Keret et David Grossman. Ce dernier avait précédemment qualifié la guerre à Gaza de « génocide » dans une interview accordée au quotidien italien La Repubblica le 1er août. Les chanteuses Achinoam Nini et Chava Alberstein, ainsi que le chorégraphe Ohad Naharin et les réalisateurs Nadav Lapid et Shlomi Elkabetz, font également partie des signataires.
Cette initiative a suscité une réaction immédiate et furieuse de la part d’une partie du monde culturel et politique. Le ministre israélien de la Culture, Miki Zohar, a exhorté les pétitionnaires à se « rétracter » sur la plateforme X. Il les a invités à prendre pour modèles des artistes tels qu’Idan Amedi et Moran Atias, qu’il a décrits comme incarnant la « lucidité et le patriotisme israélien ».
De son côté, Idan Amedi, acteur célèbre pour son rôle dans la série « Fauda » et lui-même blessé en janvier 2024 alors qu’il combattait comme réserviste à Gaza, a vivement critiqué les signataires. Il les a qualifiés de « diffuseurs de fake news » et les a accusés d’être « déconnectés » des réalités du conflit. Amedi a lancé un défi aux artistes protestataires : « Entrez un moment dans un tunnel. Combattez ne serait-ce qu’un jour comme des dizaines de milliers de réservistes – et ensuite, signez des pétitions ».
La controverse s’est étendue, entraînant des conséquences concrètes : le concert d’Alon Olarchik, un des artistes signataires, a été annulé par le KKL (Fonds national juif). De même, le maire d’Arad a annoncé que les artistes ayant signé cette pétition ne seraient pas autorisés à se produire dans sa ville, affirmant avoir choisi le camp des soldats de Tsahal et de l’État d’Israël.