
Le gouvernement péruvien a déclaré l’état d’urgence vendredi soir à sa frontière avec le Chili, annonçant un renforcement des contrôles militaires. Cette décision, mise en œuvre dans la région de Tacna pour soixante jours, anticipe une possible vague de migrants fuyant l’élection d’un président d’extrême droite au Chili.
Le décret gouvernemental précise que la police nationale du Pérou assurera le maintien de l’ordre, avec le soutien des forces armées. Une cinquantaine de soldats seront déployés immédiatement, et cinquante autres les rejoindront début décembre, selon le ministre de l’Intérieur péruvien, Vicente Tiburcio.
Cette mesure fait suite à la crainte d’une victoire du candidat chilien d’extrême droite, José Antonio Kast, à l’élection présidentielle du 14 décembre. Kast a promis d’expulser les personnes en situation irrégulière, principalement des Vénézuéliens, qu’il associe à la criminalité.
Des vidéos et témoignages montrent déjà des dizaines de personnes, dont des familles avec enfants, tentant de quitter le Chili pour le Pérou. Les migrants expriment leur peur d’être expulsés de force du Chili. Le ministre de la Sécurité chilien, Luis Cordero, a confirmé une concentration de migrants rencontrant des difficultés pour entrer au Pérou.
En avril 2023, le Pérou avait déjà décrété l’état d’urgence et militarisé ses frontières face à l’arrivée de migrants du Chili, exigeant alors une documentation en règle. L’armée avait déjà appuyé les opérations de la police à cette période. Cette nouvelle mesure souligne la persistance des tensions migratoires dans la région.






