Paris-apartment-building
Le marché locatif parisien est en crise : l'offre de logements chute drastiquement, surtout pour les familles, face à une demande explosive. Louer à Paris est devenu un défi. Le nombre de logements vacants augmente, aggravant la situation.

Le marché locatif parisien traverse une crise sans précédent, caractérisée par une offre en chute libre et une demande toujours plus forte. David Emsalem, directeur d’une agence Century 21 dans le 16e arrondissement, a même cessé de publier des annonces sur les grandes plateformes pour éviter d’être submergé par les demandes. Les studios et deux-pièces trouvent preneurs quasi instantanément, les clients déjà inscrits dans les bases de données des agences étant prioritaires.

Cette situation de pénurie est particulièrement marquée pour les appartements familiaux, où le turnover est très faible. Les locataires ne quittent leur logement que contraints, souvent suite à une séparation ou une mutation professionnelle. Le portefeuille de 400 biens gérés par l’agence de David Emsalem ne voit qu’une dizaine de demandes de congé par mois, soit la moitié moins que l’année précédente, alors que le marché était déjà tendu en 2022. La demande de biens à louer n’a cessé de progresser, augmentant de 45% depuis octobre 2021, en partie à cause des difficultés d’accès à la propriété.

Depuis 2023, le marché locatif parisien est bloqué. L’offre de biens à louer a chuté de 8,6 % entre octobre 2023 et octobre 2024, après une baisse de 22,1 % l’année précédente. Au total, on observe une diminution de 31,9 % de l’offre locative en trois ans, entre octobre 2021 et fin 2024. À Paris, trouver un logement relève de l’exploit, et le volume d’annonces disponibles demeure 25 % inférieur à celui d’avant la crise sanitaire.

Les arrondissements les plus touchés par cette pénurie sont les 1er, 2e, 3e et 4e, ainsi que l’est parisien (12e, 13e, 14e et 20e arrondissements). En octobre 2024, les loyers parisiens ont augmenté de 3,7 % sur un an. Cette crise est exacerbée par une augmentation des logements vacants, qui s’élevaient à 290 000 en 2024, représentant 19 % du parc locatif. De plus, les nouvelles réglementations énergétiques pourraient entraîner le retrait de nombreux logements du marché locatif en 2025.