Des millions de personnes vivent dans la peur au Kazakhstan. Les Ouïgours, communauté musulmane turcophone, se retrouvent victimes collatérales de l’offensive chinoise grandissante. Alors qu’ils échappent à la répression massive qui sévit au Xinjiang chinois, ils sont désormais sous pression en raison du poids croissant de Pékin sur ses voisins d’Asie centrale.
L’histoire des Ouïgours est marquée par une complainte séculaire et une litanie de migrations à travers l’Asie centrale. Leur centre de gravité a souvent oscillé entre la Mongolie et le Turkestan oriental, région que les Ouïgours désignent comme le Xinjiang chinois, et qui est le théâtre d’une répression à grande échelle depuis des décennies. Au Kazakhstan, Nurlan, un retraité de 63 ans, exprime son vœu de paix pour son peuple, enlacant un vieil orme près d’une mosquée, symbole de leur histoire et de leur quête de sérénité.
La situation des Ouïgours au Kazakhstan est un reflet des dynamiques géopolitiques complexes en Asie centrale, où l’influence chinoise est de plus en plus prégnante. Les relations sino-russes le long de la route de la soie, souvent décrites comme une « amitié sans limite », accentuent cette pression. Le Figaro suit quotidiennement ces développements, illustrant comment l’« ours russe » et le « dragon chinois » interagissent, parfois au détriment des populations locales. La région de la rivière Tumen, décrite comme un « nid d’espions et de transfuges », souligne également les tensions frontalières et les enjeux stratégiques.
Cette série d’articles met en lumière les défis auxquels sont confrontés les Ouïgours, pris entre leur désir d’échapper à la répression et la réalité de l’influence chinoise croissante sur les pays voisins. Leur situation est un exemple poignant des conséquences humaines des grandes manœuvres géopolitiques en Asie.
