
Lancé en 2024, le dispositif d’étiquetage volontaire Origin’Info, qui vise à détailler l’origine des trois principaux ingrédients d’un produit, peine à s’imposer dans les rayons. Malgré l’engagement de 119 marques l’année dernière, une étude de l’association CLCV, menée en avril et mai 2025 sur 450 articles dans onze enseignes, a révélé que seuls deux produits affichaient le logo Origin’Info. Face à cette application très limitée, la ministre déléguée au Commerce, Véronique Louwagie, réaffirme sa volonté de mobiliser l’industrie agroalimentaire.
Les industriels rencontrent plusieurs obstacles majeurs à l’adoption de ce dispositif. L’intégration de l’étiquette Origin’Info nécessite une refonte des emballages, un processus qui peut être long et coûteux pour certaines entreprises. De plus, le règlement européen actuel, dit INCO, n’exige l’indication de l’origine que du principal ingrédient dans certains produits, et non des trois principaux, ce qui crée une dissonance avec les exigences d’Origin’Info. La variabilité de l’approvisionnement des ingrédients tout au long de l’année complexifie également la tâche, rendant difficile la garantie d’informations constamment à jour sans modifier fréquemment le packaging.
Pour surmonter ces défis, des solutions comme l’utilisation de QR Codes dynamiques sont envisagées. Ces codes permettraient aux consommateurs d’accéder à des informations détaillées et mises à jour en temps réel sur l’origine des ingrédients, sans nécessiter de modifications constantes des emballages physiques. Cependant, cette approche nécessite une adaptation des chaînes de production pour l’impression de QR Codes spécifiques à chaque lot, ce qui représente un investissement pour les industriels.
Le caractère volontaire du dispositif Origin’Info est également perçu comme l’une de ses principales limites. Les marques qui y adhèrent sont majoritairement celles déjà engagées dans une démarche de transparence, comme Biocoop. Pour les associations de consommateurs, le gouvernement doit aller plus loin et rendre cet étiquetage obligatoire, afin d’assurer une réelle transparence sur l’origine des produits transformés pour tous les citoyens.