
Le Conseil de sécurité de l’ONU a officiellement levé les sanctions qui pesaient sur le président de transition syrien, Ahmed Al-Charaa, ainsi que sur son ministre de l’Intérieur, Anas Khattab, le jeudi 6 novembre. Cette décision, hautement symbolique, intervient juste avant une visite historique d’Al-Charaa à la Maison Blanche. La résolution, initiée par les États-Unis, a été adoptée avec 14 voix pour et une abstention de la Chine, marquant la reconnaissance d’une « nouvelle ère » pour la Syrie.
Les sanctions levées incluaient une interdiction de voyager, un gel des avoirs et un embargo sur les armes, qui étaient en place en raison de leurs liens présumés avec des organisations terroristes comme l’État islamique (EI) et Al-Qaida. Le Conseil a salué l’engagement des nouvelles autorités syriennes à combattre le terrorisme sous toutes ses formes. L’ambassadeur américain à l’ONU, Mike Waltz, a souligné que cette adoption envoie un « message politique fort » sur le changement en Syrie. Pour sa part, la Chine a exprimé des réserves, s’inquiétant de la présence de combattants terroristes étrangers et regrettant que la situation sécuritaire n’ait pas été pleinement évaluée.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assad Al-Chaibani, a exprimé sa gratitude envers les États-Unis et les pays alliés pour leur soutien. Le président français, Emmanuel Macron, a également salué cette levée de sanctions, la qualifiant d’« étape importante » et y voyant une validation de la stratégie française visant à restaurer l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie, à lutter contre le trafic de drogue et les groupes terroristes, et à faciliter le retour des réfugiés. Macron a en outre appelé Ahmed Al-Charaa à rejoindre la coalition internationale contre Daech.
Ahmed Al-Charaa, dont les forces ont renversé Bachar Al-Assad en décembre 2024, était inscrit sur la liste des sanctions de l’ONU depuis 2013 en tant que leader du groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), qu’il a depuis dissous. Le HTC, anciennement connu sous le nom de Front Al-Nosra et lié à Al-Qaida, avait rompu ses liens avec cette organisation en 2016. Malgré les sanctions, Al-Charaa a multiplié les déplacements internationaux grâce à des exemptions, et il doit être reçu par le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le lundi suivant, une première pour un chef d’État syrien. Donald Trump avait déjà annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie en mai, un sujet clé de la prochaine rencontre.







