
Des experts des Nations Unies ont récemment exigé la dissolution immédiate de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une entité soutenue par Israël et les États-Unis. Ils estiment que cette fondation instrumentalise l’aide humanitaire à des « fins militaires et géopolitiques secrètes », enfreignant ainsi le droit international.
Dans un communiqué conjoint, un groupe significatif de rapporteurs spéciaux de l’ONU a soulevé de sérieuses préoccupations, qualifiant la GHF d’exemple « tout à fait troublant de la manière dont l’aide humanitaire peut être exploitée à des fins militaires et géopolitiques secrètes, en violation flagrante du droit international ». Ils ont souligné « l’imbrication des services de renseignement israéliens, d’entrepreneurs américains et d’entités non gouvernementales ambiguës », appelant à une surveillance internationale robuste sous l’égide des Nations Unies.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a révélé que les forces israéliennes ont tué plus de mille Palestiniens cherchant de l’aide alimentaire à Gaza depuis le début des opérations de la GHF le 27 mai, dont près des trois quarts à proximité des sites gérés par la fondation. Les experts de l’ONU ont insisté sur la nécessité de restaurer la crédibilité de l’aide humanitaire en démantelant la GHF et en confiant la gestion et la distribution de l’aide aux acteurs humanitaires expérimentés de l’ONU et de la société civile.
Dix-huit rapporteurs spéciaux et d’autres experts et membres de groupes de travail des Nations Unies ont signé cette déclaration, un nombre exceptionnellement élevé pour une telle prise de position. Les rapporteurs spéciaux sont des experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour rédiger des rapports sur des situations spécifiques, sans pour autant parler au nom des Nations Unies elles-mêmes. Par ailleurs, la Suisse a engagé des procédures pour dissoudre la branche genevoise de la GHF, évoquant des lacunes légales dans sa création.