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Le Sénat a validé une loi cruciale pour l'avenir énergétique de la France, actant une relance massive du nucléaire malgré les tensions gouvernementales sur les énergies renouvelables.

Le Sénat a de nouveau approuvé, le mardi 8 juillet, une proposition de loi sur l’avenir énergétique de la France. Ce texte phare acte une relance massive du nucléaire, pilier essentiel pour l’exécutif afin de finaliser sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) avant la fin de l’été. Cette décision intervient malgré les récentes divergences au sein du gouvernement concernant les énergies renouvelables.

La proposition, portée par le sénateur Les Républicains Daniel Gremillet, a été adoptée en deuxième lecture par 221 voix contre 24. Elle doit désormais retourner à l’Assemblée nationale fin septembre, après un premier rejet houleux en juin. Les débats sénatoriaux ont ravivé les tensions au sein de la coalition gouvernementale, marquée par une opposition frontale entre le camp macroniste et la droite. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) a notamment plaidé pour la fin des « subventions publiques » à l’éolien et au photovoltaïque, une position critiquée par le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, qui défend un « mix énergétique équilibré ».

Le groupe LR au Sénat a tenté de minimiser les divergences, affirmant que la vision de M. Retailleau n’était pas incompatible avec le texte en discussion, co-écrit par ce dernier. Cependant, la présidente LR d’Île-de-France, Valérie Pécresse, a critiqué « la guerre stérile » entre nucléaire et renouvelables, soulignant la persistance des débats au sein de la droite. La gauche, de son côté, a dénoncé l’absence de volet financier et d’étude d’impact pour cette loi, fustigeant son « irresponsabilité » face aux enjeux climatiques et économiques.

La majorité sénatoriale maintient sa vision d’une stratégie « équilibrée » : la construction de quatorze nouveaux réacteurs nucléaires et des objectifs ambitieux pour les énergies renouvelables. Ces dernières visent une part d’énergie décarbonée d’au moins 58 % de la consommation d’énergie en France d’ici 2030, contre environ 40 % actuellement. Un quasi-consensus s’est dégagé sur cette architecture entre le gouvernement, les sénateurs et les députés de l’ex-majorité présidentielle.

Le moratoire sur l’éolien et le solaire, qui avait provoqué des remous à l’Assemblée, n’est plus à l’ordre du jour en raison des règles parlementaires. Bien que le Sénat n’y fût pas favorable, il a voté une mesure privilégiant le « renouvellement des installations existantes » plutôt que de nouveaux projets. Les sénateurs ont également demandé au gouvernement d’attendre l’adoption définitive de la loi pour publier sa Programmation Pluriannuelle de l’Énergie. Cependant, M. Ferracci a confirmé que le décret serait publié « avant la fin de l’été », un calendrier potentiellement incompatible avec la suite du processus parlementaire.