Iran-nuclear-negotiations
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, a déclaré que les Européens n'ont « aucun fondement moral et juridique » pour réactiver les sanctions de l'ONU face au programme nucléaire iranien, malgré les avertissements de l'UE et de l'E3.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a affirmé, vendredi 18 juillet, que les nations européennes n’avaient « aucun fondement moral et juridique » pour réactiver les sanctions de l’ONU. Cette déclaration fait suite à un avertissement de l’Union européenne (UE) en l’absence de progrès dans les discussions sur le programme nucléaire iranien. Abbas Araghtchi a souligné sur son compte X que si l’UE et l’E3 (France, Royaume-Uni, Allemagne) souhaitent jouer un rôle constructif, elles doivent agir de manière responsable, en écartant les menaces et les pressions, y compris le mécanisme de « snap-back » qui permet de rétablir automatiquement les sanctions internationales contre l’Iran.

Abbas Araghtchi a insisté sur le fait qu’un nouveau cycle de négociations n’est envisageable que si l’autre partie est disposée à conclure un accord sur le nucléaire qui soit « juste, équilibré et mutuellement bénéfique ». Ces propos interviennent après une conférence téléphonique entre M. Araghtchi et ses homologues britannique, français et allemand, ainsi qu’avec la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Selon le ministère français des Affaires étrangères, les diplomates européens ont exprimé à leur homologue iranien leur « détermination à utiliser le mécanisme de snap-back, en l’absence de progrès concrets » vers un nouvel accord concernant le programme nucléaire iranien « d’ici à la fin de l’été ».

Les Européens accentuent la pression sur Téhéran pour le convaincre de l’« urgence de reprendre sans délai la voie diplomatique, en vue de parvenir à un accord robuste, vérifiable et durable sur le programme nucléaire iranien ». Ce programme est l’objet de nombreuses spéculations quant à son état d’avancement, notamment depuis les frappes israéliennes et américaines survenues en juin.

L’accord international sur le programme nucléaire iranien de 2015, duquel les États-Unis se sont retirés trois ans plus tard, inclut une clause permettant de rétablir les sanctions onusiennes contre Téhéran en cas de non-respect de ses engagements : le mécanisme de « snap-back ». L’accord doit expirer en octobre, ce qui confère aux parties un délai très court pour invoquer cette clause. La semaine dernière, Abbas Araghtchi avait déjà appelé les Européens à jouer un « rôle constructif », soulignant que « la menace de sanctions n’aide pas la diplomatie ».