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Les sanctions de l'ONU contre l'Iran, liées à son programme nucléaire, ont été rétablies après le rejet par le Conseil de sécurité d'une résolution visant à les repousser. L'Iran, qui enrichit l'uranium à 60%, maintient son programme à des fins civiles, malgré les inquiétudes internationales.

Les sanctions des Nations unies contre l’Iran, liées à son programme nucléaire, ont été rétablies dans la nuit de samedi à dimanche, à 2 heures du matin. Cette décision intervient après le rejet par le Conseil de sécurité d’une résolution visant à repousser leur application. Immédiatement, Berlin, Londres et Paris ont exhorté l’Iran à « s’abstenir de toute action escalatoire », tandis que le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a appelé Téhéran à accepter des pourparlers directs, soulignant que la diplomatie reste la meilleure voie.

En signe de protestation, l’Iran a rappelé ses ambassadeurs en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran est le seul pays non doté de l’arme nucléaire à enrichir l’uranium à un niveau élevé (60 %), se rapprochant du seuil technique de 90 % nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique. Téhéran maintient que son programme est à des fins civiles, notamment pour la production d’électricité, niant toute ambition militaire. L’accord de 2015, le JCPoA, plafonnait ce taux à 3,67 %.

L’AIEA estime que l’Iran possède environ 440 kilos d’uranium enrichi à 60 %, un stock qui, une fois enrichi à 90 %, pourrait permettre la fabrication de huit à dix bombes nucléaires, selon des experts. Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a qualifié d’« inacceptable » la demande américaine de remettre tout l’uranium enrichi en échange d’une suspension temporaire des sanctions. Il a également anticipé le rétablissement futur du mécanisme de « snapback », le dispositif de rétablissement des sanctions onusiennes.

Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, formant le groupe « E3 », ont déclenché ce mécanisme fin août, permettant de rétablir les sanctions levées en 2015 dans un délai de trente jours. Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son feu vert, malgré l’opposition de la Russie et de la Chine. Des réunions diplomatiques intenses ont eu lieu en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, sans succès, les Européens jugeant que Téhéran n’avait pas fait les « gestes concrets » attendus. Parmi les conditions posées figuraient la reprise des négociations avec les États-Unis, l’accès des inspecteurs de l’AIEA aux sites nucléaires sensibles et un processus pour sécuriser le stock d’uranium enrichi. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, a révélé que des inspections de l’AIEA avaient repris en Iran cette semaine.

Malgré le rétablissement des sanctions, Massoud Pezeshkian a assuré que l’Iran n’avait pas l’intention de quitter le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), accusant les États-Unis de manque de bonne foi. En 2018, les États-Unis s’étaient retirés de l’accord de 2015, rétablissant leurs propres sanctions, ce qui a conduit l’Iran à s’affranchir de certains de ses engagements. Le président iranien a réitéré que son pays ne cherchera jamais à fabriquer une bombe atomique.