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Le président iranien Massoud Pezeshkian rejette des négociations sur le nucléaire qui engendreraient de « nouveaux problèmes » après le rétablissement des sanctions de l'ONU. La monnaie iranienne a atteint un plus bas historique. Israël salue ces sanctions, tandis que l'UE appelle à la diplomatie.

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a clairement exprimé son refus dimanche de toute négociation sur le dossier nucléaire qui pourrait engendrer de nouveaux problèmes pour son pays. Cette déclaration intervient après le rétablissement des sanctions de l’ONU contre l’Iran. Pezeshkian a souligné la disponibilité de l’Iran pour un dialogue logique et équitable, mais a rejeté toute discussion pouvant créer des difficultés supplémentaires.

Auparavant, l’Iran avait qualifié d’« injustifiable » le rétablissement des sanctions onusiennes, dix ans après leur levée, sur fond de désaccord persistant avec les puissances occidentales concernant son programme nucléaire. La monnaie nationale, le rial, a d’ailleurs atteint un plus bas historique face au dollar suite à cette annonce, s’échangeant à environ 1,1 million de rials pour un dollar sur le marché noir.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a averti que toute action portant atteinte aux intérêts du peuple iranien ferait l’objet d’une « réponse ferme ». Cette déclaration fait suite au rappel par Téhéran de ses ambassadeurs en Allemagne, en France et au Royaume-Uni. De son côté, Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, a insisté sur le fait que le rétablissement des sanctions ne devait pas signifier « la fin de la diplomatie avec l’Iran », appelant à une solution durable par la négociation.

Les tensions autour du programme nucléaire iranien persistent. Les Occidentaux, avec Israël, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l’arme atomique, ce que l’Iran dément, affirmant son droit au nucléaire civil. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a néanmoins signalé que l’Iran enrichit l’uranium à un niveau élevé (60 %), proche du seuil technique nécessaire à la fabrication d’une bombe.

L’accord de 2015, qui encadrait les activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée progressive des sanctions, a été fragilisé par le retrait des États-Unis en 2018 sous Donald Trump, entraînant le rétablissement de leurs propres sanctions. En réponse, l’Iran s’est affranchi de certains de ses engagements, notamment en matière d’enrichissement d’uranium. Fin août, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne (groupe E3) ont déclenché le mécanisme dit « snapback », permettant de rétablir les sanctions levées en 2015, accusant Téhéran de ne pas respecter ses engagements.

Israël a salué le rétablissement des sanctions de l’ONU, le qualifiant de « développement majeur » en réponse aux violations de la République islamique dans le dossier nucléaire. Le ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé que l’objectif était clair : empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire. Malgré ces tensions, le groupe E3 a exprimé sa volonté de chercher une nouvelle solution diplomatique garantissant que l’Iran ne se dote jamais de l’arme nucléaire.