
Le groupe Novasco, anciennement connu sous le nom d’Ascometal, pourrait être placé en redressement judiciaire le 11 août prochain, une information confirmée par les sources syndicales. Repris en juillet 2024 par le fonds d’investissement britannique Greybull Capital, le sidérurgiste fait face à de graves difficultés financières, un an seulement après cette acquisition censée assurer sa pérennité.
La situation est particulièrement tendue pour les 760 employés de Novasco, répartis sur quatre sites : Hagondange (Moselle), Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Étienne (Loire) et Leffrinckoucke (Nord). Le site d’Hagondange, qui abrite une aciérie et un centre de recherche, emploie à lui seul 450 personnes et est au cœur des préoccupations.
Le délégué syndical central CGT, Gazi Yildiz, a précisé que la date du 11 août avait été fixée par le mandataire judiciaire. Six candidats à la reprise ont été auditionnés, mais aucune offre concrète n’a été formulée pour le site d’Hagondange. Les salariés craignent pour leurs emplois et réclament des garanties pour les mesures d’accompagnement en cas de départ.
L’une des principales raisons de cette crise réside dans le non-respect des engagements financiers par Greybull Capital. Alors que le fonds devait injecter 90 millions d’euros lors de la reprise, il n’aurait apporté que 1,5 million d’euros, selon les syndicats. En revanche, l’État français a honoré sa part, versant 75 millions d’euros sur les 85 millions promis, avec 10 millions supplémentaires attendus en août via des prêts du Fonds de Développement Économique et Social (FDES).
Cette situation de désengagement financier de Greybull Capital a conduit l’intersyndicale à exprimer son désarroi. Les employés ont d’ailleurs initié des blocages des flux de transport sur le site d’Hagondange, un levier qu’ils entendent maintenir pour peser sur les négociations et préserver les stocks. La période d’observation en cas de redressement judiciaire est perçue comme un moyen d’obtenir du temps pour trouver une solution viable ou négocier des mesures acceptables.
La pérennité de Novasco est cruciale pour l’industrie française, notamment dans le secteur automobile pour lequel elle produit des aciers spéciaux. L’entreprise, qui est l’ancienne entité d’Ascometal, a déjà connu plusieurs périodes de difficultés par le passé, rendant cette nouvelle menace particulièrement alarmante pour l’ensemble de ses salariés et la souveraineté industrielle du pays.