La nouvelle a frappé comme un coup de massue à Hagondange, en Moselle. Le vendredi 24 octobre, Métal Blanc, une PME ardennaise soutenue par un collectif d’industriels, a informé les administrateurs judiciaires qu’elle ne déposerait finalement pas d’offre de reprise pour l’intégralité du groupe NovAsco (anciennement Ascometal), qui compte 703 salariés. Cette décision laisse 450 emplois menacés sur le site d’Hagondange.
L’investisseur potentiel a choisi de se concentrer uniquement sur le site de Leffrinckoucke (Nord), qui emploie 170 personnes, délaissant ainsi les bureaux principaux, l’aciérie d’Hagondange, et les ateliers de parachèvement de Custines (Meurthe-et-Moselle) et de Saint-Étienne. L’usine d’Hagondange est à l’arrêt depuis la mi-juillet, jugée trop coûteuse à exploiter dans un marché de l’acier en difficulté.
Les équipes de Métal Blanc avaient pourtant effectué plusieurs visites sur le site, analysant les outils de production et consultant clients et fournisseurs, avec un discours initialement optimiste. Cependant, des conditions économiques défavorables, des incertitudes liées au coût de l’énergie et des difficultés de fonctionnement ainsi que des ressources humaines auraient motivé leur retrait partiel. La situation est d’autant plus critique que NovAsco a déjà connu quatre redressements judiciaires depuis 2014.
Malgré l’engagement de l’État à mobiliser 85 millions d’euros pour soutenir un éventuel repreneur pour le site d’Hagondange, l’actionnaire précédent, Greybull Capital, n’aurait pas tenu ses engagements financiers. Face à cette menace de liquidation judiciaire, des voix s’élèvent, notamment l’intersyndicale et les élus locaux, qui réclament l’intervention des pouvoirs publics pour sauvegarder cette aciérie électrique productrice d’acier décarboné, considérée comme stratégique pour l’industrie française.
