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Un accord historique signé en Nouvelle-Calédonie vise à relancer sa filière nickel, essentielle pour l'économie locale et la souveraineté industrielle. Le texte prévoit de dynamiser la transformation du minerai sur place et d'obtenir un soutien étatique et européen.

Un accord historique a été signé ce samedi 12 juillet en Nouvelle-Calédonie, visant à relancer la filière du nickel, essentielle pour l’économie locale. Ce texte, au-delà de la création envisagée d’un « État de Nouvelle-Calédonie » au sein de la République française et l’instauration d’une nouvelle nationalité calédonienne, met l’accent sur la revitalisation de cette industrie stratégique. Le nickel, indispensable à la fabrication de batteries rechargeables, représente une ressource clé pour la souveraineté industrielle française et européenne.

La Nouvelle-Calédonie détient entre 20 et 30% des réserves mondiales de nickel, se classant comme le quatrième producteur mondial, derrière l’Indonésie, les Philippines et la Russie. Malgré cela, la filière traverse une crise significative, notamment due à la volatilité des cours et à la concurrence. Le nouveau plan prévoit de relancer l’activité de transformation du nickel en province Nord, où une usine majeure a fermé l’an passé, entraînant le chômage de 1300 salariés.

L’accord vise également à faciliter l’export de minerai via une « doctrine renouvelée », tout en assurant que le nickel calédonien soit prioritairement transformé sur le territoire. Un accompagnement technique et financier de l’État est prévu, ainsi qu’une transformation du système énergétique pour garantir une meilleure autonomie et continuité d’approvisionnement de la filière. L’État français s’est engagé auprès de l’Union européenne à intégrer l’approvisionnement en nickel calédonien dans la stratégie de souveraineté en matières premières critiques, ouvrant ainsi de nouveaux débouchés pour l’archipel.

Le nickel représente la principale ressource économique de la Nouvelle-Calédonie, contribuant significativement à son PIB et assurant un quart des emplois directs et indirects. Cependant, la filière mondiale du nickel reste fragile malgré son rôle crucial dans la transition énergétique, notamment pour les batteries lithium-ion. Des experts estiment que les besoins mondiaux pourraient augmenter de 75% d’ici 2040, passant de 3,6 millions à plus de 6,2 millions de tonnes, soulignant l’urgence de revitaliser la production calédonienne. La compétitivité du nickel calédonien est un enjeu majeur, car ses coûts de production sont souvent plus élevés que ceux de ses concurrents, notamment l’Indonésie. Cet accord offre un nouvel espoir pour l’avenir économique de l’archipel.