
Un mois après la signature d’un accord « historique » à l’Élysée le 12 juillet, le gouvernement français observe avec inquiétude les divisions au sein des indépendantistes calédoniens. Cet accord, salué par Emmanuel Macron et son ministre des Outre-mer Manuel Valls comme un « pari de la confiance », visait à créer un futur « État de la Nouvelle-Calédonie » au sein de la France. Les discussions, qui se sont tenues pendant dix jours à Bougival, avaient abouti à un document que l’exécutif espérait être une avancée majeure pour la paix sur l’archipel.
Cependant, cette victoire semble s’effriter. Christian Tein, le président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), a publiquement exprimé son opposition au « projet d’accord », le jugeant trop éloigné de l’objectif de « pleine souveraineté » pour le peuple kanak. L’Union calédonienne (UC), une composante majeure du FLNKS, avait déjà critiqué le texte, estimant que les fondamentaux de la lutte kanak n’y figuraient pas. Malgré les efforts de Manuel Valls pour défendre l’accord et appeler à la responsabilité, arguant qu’un échec mènerait au « chaos » et à la « violence », les réticences persistent.
L’accord de Bougival prévoit notamment la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française, l’introduction d’une double nationalité (française et calédonienne), des transferts de compétences progressifs et une réforme du corps électoral. Néanmoins, pour Christian Tein, cet accord représente un « retour en arrière » par rapport aux avancées de l’accord de Nouméa de 1998. Le FLNKS doit adopter une position commune sur ce projet d’accord lors de son congrès prévu le 2 août, tandis que l’exécutif français craint un rejet massif et ses conséquences sur la stabilité de la Nouvelle-Calédonie.