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Un accord « historique » a été signé entre l'État et les forces politiques de Nouvelle-Calédonie, créant un « État de Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française. Une nationalité calédonienne sera établie, avec la possibilité de reconnaissance internationale, et une loi fondamentale permettra l'auto-organisation du territoire. Cet accord fait suite aux récentes émeutes de mai 2024.

Après dix jours de négociations intenses près de Paris, les différentes parties politiques de Nouvelle-Calédonie et l’État français ont scellé un accord qualifié d’« historique » ce samedi 12 juillet. Cet accord, trouvé après une ultime nuit de pourparlers à Bougival, dans les Yvelines, doit encore être validé par les mouvements représentés sur le territoire calédonien.

Le Premier ministre, François Bayrou, a salué cet accord sur le réseau social X, exprimant sa « fierté d’un accord à hauteur d’Histoire » et soulignant la création d’un « État de Nouvelle-Calédonie au sein de l’ensemble national, inscrit dans la Constitution ». Manuel Valls, ministre des Outre-mer, a également parlé d’un « engagement majeur » fruit d’un long travail.

Les Loyalistes et le Rassemblement, partis non-indépendantistes, se sont félicités de cet accord, affirmant qu’il permettra la « réouverture du corps électoral à de nombreux Calédoniens ». Ils ont souligné que ce choix respecte la volonté exprimée par les Calédoniens lors des trois référendums d’indépendance de 2018, 2020 et 2021, et ont évoqué des « concessions » pour transformer la collectivité en « État intégré dans l’ensemble national ».

Le député non-indépendantiste Nicolas Metzdorf a confirmé la signature d’un statut « dans la France », avec des Calédoniens qui « restent Français » et sans nouveau référendum prévu, hormis celui pour valider cet accord, et l’ouverture du corps électoral. Il a également mentionné les concessions faites pour éviter un référendum sur un « État-associé » dans quinze ans. Philippe Gomes, chef de file du parti Calédonie ensemble, a exprimé son espoir, soulignant que le Parlement devrait se réunir en congrès à Versailles au dernier trimestre pour « constitutionnaliser » l’accord, avant un référendum local. Les élections provinciales, initialement prévues fin novembre, sont reportées.

Selon des informations du Monde et de l’AFP, l’accord prévoit un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française, la création d’une nationalité calédonienne, et la possibilité pour cet État d’être reconnu par la communauté internationale. Une loi fondamentale, consacrant sa capacité d’auto-organisation, sera également adoptée par le Congrès de Nouvelle-Calédonie. Cet accord intervient après les violentes émeutes de mai 2024, qui ont causé 14 morts et plus de 2 milliards d’euros de dégâts, et sur fond de mobilisation contre un projet d’élargissement du corps électoral.