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L'Accord de Bougival, signé mi-juillet pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie, est contesté par les militants pro-Kanaky, menaçant la stabilité de l'archipel.

L’Accord de Bougival, signé le 12 juillet 2025 entre les délégations loyalistes, indépendantistes et l’État français, devait tracer l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Pourtant, à peine deux semaines après sa signature, il fait face à une vague de critiques et de rejet de la part des militants pro-Kanaky, menaçant de plonger l’archipel dans l’incertitude.

Les cinq négociateurs du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), dont le député Emmanuel Tjibaou, ont été la cible d’insultes et de menaces dès leur retour en Nouvelle-Calédonie. Leurs bases militantes leur avaient demandé de revenir avec un texte non signé pour approbation interne, et non un accord déjà paraphé.

Qualifié d’« historique » par l’Élysée, ce document de quatorze pages, nommé « Le pari de la confiance », est un « compromis politique ». Il propose aux indépendantistes un « État de la Nouvelle-Calédonie » au sein de la République française et la reconnaissance d’une nationalité calédonienne, superposée à la nationalité française. En contrepartie, les loyalistes obtiennent la fin des référendums sur l’autodétermination.

Cependant, l’Union Calédonienne (UC), principale composante du FLNKS, a officiellement rejeté l’accord, estimant qu’il ne respecte pas les principes fondamentaux de la décolonisation. Selon Emmanuel Tjibaou, président de l’UC, les propositions des indépendantistes n’ont pas été intégrées au texte final. Christian Tein, président du FLNKS, a également exprimé son opposition personnelle, jugeant que l’accord est un « retour en arrière » par rapport à l’accord de Nouméa de 1998. L’UC a affirmé que pour elle, « Bougival, c’est fini ! » et appelle à de nouvelles négociations, soulignant qu’un accord sans le mouvement de libération n’a pas de sens. Un congrès extraordinaire du FLNKS est prévu le 9 août pour définir une position commune.