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Un non-lieu a été prononcé pour Sylvie Goulard dans l'affaire de son rôle de consultante auprès de l'Institut Berggruen. L'ancienne ministre et eurodéputée était visée par une information judiciaire pour corruption et trafic d'influence, suite à une plainte d'Anticor. Les juges ont conclu à l'absence de preuves d'influence et à un « travail réel ».

Un non-lieu a été prononcé par deux juges d’instruction du tribunal de Paris concernant l’information judiciaire ouverte sur le rôle de consultante de Sylvie Goulard auprès de l’Institut Berggruen. L’ancienne ministre et eurodéputée MoDem, qui a également été sous-gouverneure de la Banque de France, voit ainsi la procédure judiciaire se clore en sa faveur.

Cette décision, rendue le 23 décembre, fait suite aux réquisitions du Parquet national financier (PNF) formulées trois mois auparavant. Sylvie Goulard, qui avait été placée sous le statut de témoin assistée en avril 2024, ne pouvait de ce fait pas être renvoyée devant le tribunal correctionnel. Elle n’a pas souhaité commenter cette issue.

L’information judiciaire avait été ouverte en 2022 après une plainte de l’association Anticor pour des chefs d’accusation incluant corruption passive, trafic d’influence passif, prise illégale d’intérêts et abus de confiance. Anticor s’interrogeait sur la légitimité des rémunérations perçues par Mme Goulard de l’Institut Berggruen, un centre de réflexion basé en Californie, et sur la réalité du travail fourni. Une première enquête préliminaire du PNF en 2020 avait déjà été classée sans suite pour absence d’infraction, une décision contestée par Anticor qui avait alors déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile, menant à l’ouverture de l’information judiciaire en juin 2022.

Les juges d’instruction ont souligné dans leur ordonnance que le contrat de conseil de Sylvie Goulard avec l’Institut Berggruen était autorisé par le Parlement européen et ne présentait aucun élément de dissimulation. Au contraire, cette convention a été rendue publique et exécutée de manière transparente. Ils ont également conclu qu’aucun élément objectif ne venait étayer les soupçons d’influence de Nicolas Berggruen sur l’activité parlementaire de Sylvie Goulard ou d’obtention d’informations confidentielles. Les juges ont affirmé que l’ex-eurodéputée avait fourni « un travail réel ».

Sylvie Goulard, qui fut brièvement ministre des Armées sous Emmanuel Macron en 2017, a ensuite occupé le poste de sous-gouverneure de la Banque de France de 2018 à décembre 2020.