
La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a récemment pris la défense de la nomination de Xavier Jamet en tant que directeur de son cabinet. Ancien lobbyiste pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), cette décision a suscité des critiques significatives, notamment en plein contexte de contestation de la loi Duplomb.
Sophie Primas a souligné que la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) avait été saisie dès le 1er juillet, à sa demande, et n’avait formulé « aucune remarque » concernant cette nomination, hormis la nécessité d’un « déport sur les questions agricoles ». Elle a précisé que ces dossiers seraient gérés par son directeur de cabinet adjoint. Madame Primas a également mis en avant la « grande qualité » de Xavier Jamet, qu’elle connaît depuis plus de dix ans en tant que collaborateur, et en qui elle a une « confiance absolue ».
Xavier Jamet a exercé les fonctions de directeur des affaires publiques, c’est-à-dire lobbyiste, pour la FNSEA depuis 2022, et a quitté son poste une semaine avant sa nomination au cabinet. Sa prise de fonction le 22 juillet, révélée par divers médias, intervient alors que la loi Duplomb fait l’objet d’une forte opposition. Une pétition demandant l’abrogation de ce texte, qui vise à réintroduire sous conditions un pesticide interdit en France depuis 2018 mais autorisé en Europe, a recueilli plus de deux millions de signatures.
Des organisations comme Générations futures et le collectif Cancer Colère ont vivement critiqué cette nomination. Yoann Coulmont de Générations futures estime que cette arrivée « renforce l’emprise politique de la FNSEA sur les instances de pouvoir ». Fleur Breteau, du collectif Cancer Colère, a dénoncé « une atteinte à la démocratie » et une tentative de la FNSEA de « créer un État dans l’État » pour privilégier ses intérêts au détriment de la santé publique et des agriculteurs.