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Nîmes instaure un couvre-feu pour les moins de 16 ans dans six quartiers sensibles, dont Pissevin, face à la montée des violences liées au narcotrafic. Les habitants, inquiets, réclament des renforts policiers et des solutions durables pour endiguer cette crise. Cette mesure s'accompagne d'un déploiement de forces de l'ordre pour sécuriser les zones touchées. [1, 2, 3, 5, 6, 9, 10, 11]

Face à une flambée de violences liées au narcotrafic, la ville de Nîmes a instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans, effectif depuis lundi soir. Cette mesure, qui s’appliquera de 21h00 à 6h00 pour une durée de 15 jours renouvelables, concerne six quartiers prioritaires fortement touchés par les trafics, dont Pissevin, Valdegour et Mas de Mingue. L’objectif est de protéger les jeunes et de contenir les tensions grandissantes dans ces zones.

Le climat est particulièrement tendu dans le quartier de Pissevin, où des fusillades et des actes criminels se sont succédé. Les habitants, bien que sceptiques quant à l’efficacité du couvre-feu seul, réclament surtout un renforcement significatif de la présence policière. Mohamed Ali Bedja, gardien d’immeuble, exprime cette peur ambiante et le souhait de voir plus de patrouilles. Le centre social Les Mille Couleurs a même dû fermer ses portes pour la sécurité de ses adhérents et de son personnel, une situation inédite même après le drame de 2023 ayant coûté la vie à un enfant de 10 ans.

La tension est exacerbée par des messages menaçants circulant sur les réseaux sociaux, avertissant de violences extrêmes et même de menaces envers les enfants. Des vidéos montrant des individus armés de Kalachnikov en plein jour dans les rues de Pissevin contribuent à cette atmosphère de peur. En conséquence, plusieurs services essentiels, comme la pharmacie, les bureaux de poste et la médiathèque, ont dû fermer. Un épicier du quartier suggère d’investir davantage dans les associations locales plutôt que de se limiter à un couvre-feu, arguant que cela offrirait des alternatives aux jeunes et les éloignerait de la rue.

Le préfet du Gard, Jérôme Bonet, a annoncé l’arrivée d’une soixantaine de policiers en renfort pour aider à endiguer cette vague de violence. L’adjoint au maire en charge de la sécurité, Richard Schieven, a précisé que le couvre-feu visait à la fois à protéger les mineurs innocents et ceux, parfois très jeunes, qui sont enrôlés par les narcotrafiquants. Ces violences s’inscrivent dans un contexte de rivalités entre groupes criminels pour le contrôle du trafic de drogue, des situations autrefois plus fréquentes à Marseille mais qui touchent désormais des villes moyennes comme Nîmes ou Avignon.